H&M rompt ses liens avec un fournisseur chinois accusé de travail forcé des Ouïghours 

 H&M rompt ses liens avec un fournisseur chinois accusé de travail forcé des Ouïghours 

H&M a annoncé ce 15 septembre 2020, qu’il cesserait ses relations avec un producteur de fil chinois en raison d’accusations de « travail forcé » de Ouïghours. JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO VIA AFP

Les géants du textile commencent enfin à prendre leurs responsabilités face à leurs fournisseurs chinois du Xinjiang.

 

Le géant suédois du prêt-à-porter H&M a annoncé mardi 15 septembre qu’il cesserait « progressivement » toute relation avec un producteur de fil chinois en raison d’accusations de « travail forcé » de Ouïghours de la province du Xinjiang.

Via un communiqué, l’entreprise a précisé qu’elle ne travaillait avec aucun fabricant de vêtements de la région et qu’elle ne s’approvisionnerait désormais plus en coton venant du Xinjiang, qui est la plus grande zone de production de coton chinoise.

Les Ouïghours, musulmans et turcophones, constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang, une immense région de l’ouest de la Chine qui a notamment des frontières communes avec l’Afghanistan et le Pakistan.

Les pays occidentaux et de nombreuses organisations internationales, accusent Pékin de mener des persécutions à grande échelle contre les Ouïghours et d’avoir arbitrairement interné plus d’un million de musulmans du Xinjiang dans des camps.

 

Enquêtes

Un rapport du think tank Australian Strategic Policy Institute, publié en mars dernier, désignait H&M comme l’un des bénéficiaires du programme de travail forcé à travers sa relation avec le fabricant de fil teint Huafu qui a une usine dans la province d’Anhui (NDLR : est de la Chine). H&M a assuré qu’il n’avait aucune relation avec cette usine à Anhui, ni avec les opérations de Huafu au Xinjiang.

Mais le groupe suédois a toutefois concédé qu’il avait une « relation commerciale indirecte avec un moulin » situé à Shangyu dans la province Zhejiang (sud de la Chine), appartenant à Huafu Fashion.

« Même s’il n’y a aucun signe de travail forcé dans ce moulin de Shangyu, nous avons décidé, en attendant d’avoir plus d’informations sur ces allégations de travail forcé, d’éliminer progressivement cette relation commerciale avec Huafu Fashion Co, indépendamment de la situation et de la spécialité, pour les prochains 12 mois », a ajouté le groupe en assurant qu’il allait mener « une enquête dans toutes les fabriques de vêtements avec laquelle il travaille en Chine ».

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Nadir Dendoune