Affaire Théo : les policiers seront jugés devant les assises

 Affaire Théo : les policiers seront jugés devant les assises

Théodore Luhaka, victime de violences policières à la suite d’un contrôle d’identité ; le 2 février 2017 à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

La juge d’instruction chargée de l’enquête sur l’agression de Théo en 2017 a tranché. Trois policiers seront jugés pour violences volontaires devant les assises.

 

Des agents de la brigade de sûreté de terrain (BST) devant les assises, c’est un fait rare. Le parquet l’avait requis, la juge l’a décidé. Seront jugés devant la Cour d’assises les trois agents des forces de l’ordre impliqués dans l’agression de Théodore Luhaka, blessé lors d’une intervention policière le 2 février 2017 à la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Un quatrième policier avait été témoin de la scène, il a bénéficié d’un non-lieu.

Violences policières

Le principal accusé sera jugé pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ». Avec les deux autres policiers, il devra aussi répondre du chef d’accusation « violences volontaires avec circonstances aggravantes ». La juge a, en revanche, abandonné les poursuites pour viol. En plein débat sur la loi sécurité globale et l’interdiction, plus que possible, de filmer le visage des policiers dans l’exercice de leur fonction, les mots ont leur important. Le parquet a reconnu très clairement que « Théo est victime de violences policières en réunion très graves ».

Infirmité permanente

Des caméras de vidéosurveillance avaient filmé la scène. Ces violences avaient valu 60 jours d’Incapacité temporaire de travail au jeune homme noir alors âgé de 22 ans. Il s’agissait de blessures causées par l’introduction d’une matraque télescopique appartenant à un des policiers au niveau de la zone anale de la victime. L’année dernière, une expertise médicale a précisément conclu à une « infirmité permanente » de Théo. Ce drame avait provoqué une vague de tensions dans la ville et dans les communes alentours. En parallèle de la procédure judiciaire, la Défenseure des droits, Claire Hédon, vient de publier un rapport sur l’interpellation de Théodore Luhaka : elle réclame des sanctions administratives à l’encontre des quatre agents de police.

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Chloé Juhel