Huile de palme au Cameroun : une procédure contre Bolloré validée en appel

 Huile de palme au Cameroun : une procédure contre Bolloré validée en appel

Manifestation de militants de Greenpeace devant le siège de la société Bolloré à Puteaux, pour protester contre le groupe français impliqué dans la production d’huile de palme, causant une déforestation massive en Afrique. Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Une défaite pour le groupe Bolloré qui exploite ces plantations d’huile de palme, en Afrique. Les syndicats peuvent attaquer leur employeur, dit la justice.

 

C’est un revers judicaire pour Bolloré et un pas de plus pour les associations et syndicats qui réclament de meilleures conditions de travail des salariés dans les plantations d’huile de palme, au Cameroun.

Sherpa, ainsi que neuf autres associations et syndicats français, camerounais, belge et suisse, ont saisi la justice pour demander la mise en œuvre d’un « plan d’action » conclu en 2013.

Exceptions de nullité rejetées

La cour d’appel de Versailles vient de valider une procédure intentée contre le groupe Bolloré pour obtenir l’application de mesures améliorant les conditions de vie des travailleurs et riverains de plantations d’huile de palme au Cameroun.

La cour d’appel a donné raison au tribunal de Nanterre, qui avait pris une décision similaire l’année dernière. Le groupe Bolloré avait soulevé des exceptions de nullité, qui ont pour la plupart été rejetées par la cour d’appel de Versailles.

Amélioration tant attendue

« Nous demandons au juge français de forcer le groupe Bolloré à exécuter ses engagements pris en 2013 envers les communautés riveraines et les travailleurs des plantations de la Socapalm, entreprise d’exploitation d’huile de palme au Cameroun directement liée au groupe », peut-on lire dans le communiqué des associations.

La décision de justice « constitue un pas de plus vers l’exécution du plan d’actions par Bolloré, et donc vers l’amélioration tant attendue des conditions de vie des communautés affectées ».

Préjudices au quotidien

145 Camerounais ont demandé à la justice française de contraindre le groupe Bolloré à fournir des documents pour établir ses liens avec la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) qu’ils accusent d’attenter à leurs droits.

La Socapalm « inflige des préjudices au quotidien » à ces villageois, selon l’avocat des plaignants. Selon lui, l’exploitation des palmeraies condamne l’accès à des terrains et lieux de sépulture et pollue les eaux.

 

Chloé Juhel