Insee : L’ascenseur social, un peu moins en panne mais toujours grippé

 Insee : L’ascenseur social, un peu moins en panne mais toujours grippé

Illustration – Philippe Labrosse / Hans Lucas / AFP / Paris, 25 janvier 2021.

Les revenus des parents influencent ceux des enfants, sans les déterminer entièrement. C’est le constat d’une étude de l’Insee sur la mobilité intergénérationnelle.

 

Il ne s’agit pas de solution à apporter mais bien d’estimer l’ampleur de cette réalité. Que nous dit cette étude qui compare les revenus des jeunes adultes (âgés de 28 ans) à ceux de leurs parents au moment où ils vivaient encore sous leur toit ?

Les inégalités de revenus « se reproduisent en partie d’une génération à l’autre », mais 12% des enfants de familles modestes parviennent à se hisser dans les revenus les plus élevés. Par exemple, si 31% des enfants de familles modestes restent parmi les plus modestes à l’âge adulte, 12% se hissent dans des catégories sociales plus élevées voire les plus riches de leur classe d’âge. C’est ce que l’étude nomme la « mobilité très ascendante ».

Nuance pour les femmes

Ce chiffre étant publié, il faut aussitôt le nuancer puisque, précise l’Insee, cette « mobilité sociale ascendante » fonctionne cependant moins bien pour les femmes. Seules 8% des filles de familles pauvres font partie des plus riches à l’âge adulte, contre 15% des fils.

A contrario, les enfants de familles aisées ont trois fois plus de chances d’être aisés à leur tour que ceux issus de familles modestes.

Attractivité de l’Ile-de-France

Pour résumer cette étude, l’Insee considère que les revenus des parents influencent ceux des enfants, sans pour autant les « déterminer entièrement ».

A noter également que l’ascension sociale diffère également entre les régions : dans les Hauts-de-France, seuls 7% des enfants de familles pauvres se hissent parmi les plus aisés, mais ils sont 21% dans ce cas en Ile-de-France, ce qui s’explique par « l’attractivité et les opportunités d’études supérieures et d’emplois » offertes par la région capitale.

 

Chloé Juhel