José Bové visé par une plainte en diffamation

 José Bové visé par une plainte en diffamation

Accusé de tentative de corruption par José Bové, le Premier ministre du Maroc Aziz Akhannouch saisit la justice française. Pascal GUYOT / AFP

Quelle mouche a piqué José Bové ? Le bien sympathique syndicaliste agricole et militant pacifiste, qui n’a pourtant pas la réputation de servir l’agenda de telle ou telle partie, a bien servi les sombres desseins d’un vaste plan qui vise à salir la réputation du royaume. Ce qui lui vaut d’être visé aujourd’hui par une plainte en diffamation, déposée par le Premier ministre du Maroc Aziz Akhannouch.

Selon, l’AFP dans le libellé de la plainte d’Aziz Akhannouch, il « s’agit là d’accusations mensongères inadmissibles », qui ne sont « que le reflet d’une vieille rancœur » de José Bové. « José Bové essaie visiblement et malhonnêtement de profiter de l’actualité judiciaire concernant le Parlement européen, pour ressortir de vieilles histoires sans fondement », selon Me Olivier Baratelli. 

Qu’on en juge : sur les ondes de radio France Inter, il avait relaté que lorsqu’il était rapporteur de la commission du commerce extérieur, « dans les années 2009-2014 », et suite à son opposition à un accord « nuisible » de libre-échange visant le commerce des fruits et légumes entre l’Union européenne et le Maroc, le Zorro des petits paysans affirme sans coup férir que « le ministre de l’Agriculture de l’époque, qui n’était autre que Aziz Akhannouch, ne supportant pas que je puisse m’opposer à ce projet, m’a proposé de m’apporter un cadeau à Montpellier, dans un café qui soit discret ». Etait-ce de l’argent ? interroge alors le journaliste  « Que voulez-vous que ce soit d’autre ? », a-t-il martelé !  

José Bové a-t-il juste profité de la conjoncture géopolitique pour porter des accusations aussi graves avec une telle légèreté et sans aucun soupçon de preuve ? Surtout qu’au même moment, la presse belge évoquait aussi l’ambassadeur du Maroc en Pologne Abderrahim Atmoun, accusé lui aussi, sans preuves, d’avoir corrompu des députés européens. 

Pourquoi embarquer le Maroc dans ce Qatarbashing qui a suivi le succès phénoménal de la Coupe du monde de football à Doha ? Si le Qatar, naguère encensé, subit, aujourd’hui en Europe, un lynchage médiatique aussi inexplicable, que dire alors du royaume ? Affaire à suivre.

Aziz Cherkaoui