Journée internationale de lutte contre l’homophobie

 Journée internationale de lutte contre l’homophobie

A l’occasion du 17 mai, journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie, la biphobie, et toutes les Lgbt+phobies, nombre d’associations françaises manifestent pour dénoncer notamment l’augmentation constante des agressions, la lenteur pour l’adoption définitive de la loi sur la bioéthique et d’une loi interdisant les thérapies de conversion, la création dans des pays européens de Zones sans LGBT. Photographie de Arnaud Le Vu / Hans Lucas /AFP

La journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie a lieu aujourd’hui, le 17 mai. L’occasion de rappeler les inégalités et violences subies par la communauté LGBT.

L’an dernier, plus de 2 000 crimes et délits ont été commis contre les lesbiennes, gays, bi et trans. Un chiffre très élevé enregistré par la police et la gendarmerie auquel il faut ajouter les plus de 1 600 contraventions, principalement pour injure ou diffamation. Ces données sont en forte hausse et surtout elles sous-estiment le phénomène d’homophobie, de transphobie et de biphobie, puisque seules 20% des victimes portent plainte.

Dans son rapport annuel, l’association SOS Homophobie évoque cet autre chiffre : plus de 15% des situations signalées concernent des personnes transgenres, ce qui démontre « la nécessité de former davantage les professionnels concernés ». Chaque année, le 17 mai est l’occasion de rappeler les inégalités, les violences verbales et physiques que subissent les homosexuels et les transgenres partout dans le monde.

Stéréotypes et idées reçues

« Stéréotypes et idées reçues sont encore vivaces », relève la Commission nationale consultative des droits de l’homme, dans un rapport publié en début de semaine. La CNDH y alerte sur les « risques de maltraitance et de violences au sein des prisons » où règne une « culture de l’hyper-masculinité » et où les surveillants « contribuent parfois à la stigmatisation » des personnes homosexuelles et des femmes transgenres.

Pour y remédier, la Commission nationale consultative des droits de l’homme recommande que tout détenu transgenre « puisse choisir d’être affecté dans un établissement ou quartier correspondant à son identité de genre, que le changement d’état civil ait eu lieu ou non ».

Perpétuité et peine de mort

Aujourd’hui, à l’international, l’état des lieux est assez inquiétant. Dans près de 70 Etats, les actes homosexuels sont condamnés par la loi, prévoyant la détention à perpétuité, voire la peine de mort.

Au cours des dernières années, neuf États ont dépénalisé l’homosexualité et douze États ou territoires ont légalisé les unions civiles et/ou mariages entre personnes de même sexe. Rappelons qu’il y a 30 ans seulement que l’Organisation mondiale de la santé a retiré l’homosexualité de sa classification internationale des maladies.

 

Chloé Juhel