La CNIL très vigilante sur le déploiement des caméras « augmentées »

 La CNIL très vigilante sur le déploiement des caméras « augmentées »

La CNIL veut poser des limites au déploiement des caméras dites « augmentées »

Pour la CNIL, le déploiement des caméras « augmentées » dans l’espace public fait naître des risques nouveaux pour la vie privée. La commission veut fixer des lignes rouges.

Le déploiement des caméras « augmentées » dans l’espace public est-il sans risques pour la vie privée des personnes ? La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) s’est penchée sur la question et a publié aujourd’hui (19 juillet) sa position. Les caméras « augmentées » permettent d’analyser « de manière automatisée afin de déduire certaines informations et données personnelles les concernant ». Un réel enjeu pour la CNIL qui craint un traitement massif de données personnelles et, qui plus est, à l’insu des personnes filmées « du fait du caractère « invisible » des logiciels d’analyse d’images associés aux caméras ».

 

Droit d’opposition

Outre la collecte et le traitement de données personnelles sans aucune emprise possible sur ces dernières, la CNIL soulève un autre problème. La généralisation des caméras « augmentées » dans l’espace public est « susceptible de modifier, en réaction, les comportements des personnes circulant dans la rue ». Il existe donc un risque d’atteinte aux droits et libertés fondamentales. C’est pourquoi, dans l’optique d’un tel déploiement, les personnes filmées devraient avoir « la possibilité de s’opposer au traitement mis en œuvre ». Soit par un signe à la caméra, un bouton ou une autre solution, ce que ne garantit pas la technologie actuelle.

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Anonymat

Les seuls cas dans lesquels la CNIL ne verrait aucun inconvénient à la mise en place de caméras « augmentées » dans l’espace public sont ceux où l’anonymat est garanti. « Lorsque les caméras « augmentées » sont utilisées pour produire des statistiques, constituées de données anonymes et n’ayant pas de vocation immédiatement opérationnelle, elles peuvent d’ores et déjà être déployées, sans encadrement spécifique », précise la commission. Autrement, et surtout concernant un usage par la puissance publique, un tel déploiement, s’il s’avère nécessaire et efficace, devra être « autorisé par une loi spécifique » et limité « aux cas les plus légitimes ».

Charly Célinain