Le film Harka présenté par la section Un Certain Regard au Festival de Cannes

 Le film Harka présenté par la section Un Certain Regard au Festival de Cannes

Cette déception vécue à l’échelle d’une génération qui se sent exclue, se résume par le titre du film, Harka

Du réalisateur américain d’origine égyptienne Lofty Nathan, Harka, est unanimement salué par la critique. Le film est présenté par la sélection parallèle Un certain Regard, à la 75e édition du Festival de Cannes.

 

Après plus d’une décennie, la révolution tunisienne continue d’inspirer des artistes de tous bords ; bédéistes, auteurs et cinéastes. Le film Harka en est un témoignage éclatant.

C’est l’histoire de Ali, jeune Tunisien qui mène une existence précaire en vendant de l’essence au marché noir. À la mort de son père, il devient chef de famille et doit s’occuper de ses deux sœurs cadettes, vivant dans une maison dont elles risquent d’être expulsées.

Face à cette pesante et soudaine responsabilité, face également aux injustices sociales qu’il observe, Ali est habité par la colère. A travers lui, se profile le récit d’une génération tunisienne désabusée qui essaye de se faire une place. Dix ans après, le pays s’enlise dans des crises politique, économique et sociale successives, et les rêves se brisent un à un. Cette déception vécue à l’échelle d’une jeunesse qui se sent exclue, se résume par le titre Harka. Un terme polysémique qui signifie brûler, et, par extension, traversée illégale des frontières.

Le film pose en filigrane la question cuisante ; que reste-il de cette lueur d’espoir appelée révolution de jasmin, ou encore printemps arabe ? Et bien d’autres appellations qui se voulaient poético-politiques et signes avant-coureurs d’un avenir meilleur pour tout un peuple.

Une peinture sociale sur fond de printemps arabe

Harka est le premier long-métrage du réalisateur américain d’origine égyptienne, Lotfy Nathan, qui a choisi un décor grandeur nature, la ville du centre de la Tunisie, Sidi-Bouzid. Premier foyer de la révolution.  Sur fond donc de printemps arabe, cette peinture sociale raconte sans fioriture, une colère populaire à travers l’effervescent jeune Ali.

Le casting réunit Adam Bessa, l’interprète principal au visage expressif, ainsi que Néjib Allagui, Salima Maatoug et Ikbal Harbi. Elle incarne le personnage de la jeune sœur, imposant son naturel et son charisme. Parfois, elle se convertit en narratrice et raconte à travers son regard, une partie de l’histoire.

Le film est une coproduction entre la Tunisie, la France, la Belgique et le Luxembourg. Présenté au Festival de Cannes 2022, Harka sortira bientôt dans les salles de cinéma françaises.

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Mishka Gharbi