Les actes antimusulmans ont encore augmenté en 2025 en France

Paris, 1er mai 2025 : un manifestant brandit le portrait d’Aboubakar Cissé, tué dans une mosquée à La Grand-Combe. Des responsables musulmans ont appelé l’État à agir face au climat islamophobe. (Photo : Ian Langsdon / AFP)
Le début de l’année 2025 est marqué par une hausse significative du nombre d’actes antimusulmans. Une tendance confirmée au niveau européen.
Entre janvier et mai 2025, 145 actes antimusulmans ont été recensés en France, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur (source). L’an passé, sur la même période, ce chiffre était de 83, soit une augmentation de 75 % sur ce début 2025. En observant le détail des chiffres, le nombre d’atteintes aux personnes est passé de 32 à 99, soit une hausse de 209 %.
Le 25 avril, le meurtre d’Aboubakar Cissé, dans la mosquée Khadidja de La Grand-Combe, au nord d’Alès (Gard), avait marqué les esprits. Le parquet d’Alès précisait alors que la victime, âgée d’une vingtaine d’années, aurait reçu entre 40 et 50 coups de couteau.
« Recommencer »
Selon le parquet d’Alès, après avoir asséné les coups de couteau fatals, le suspect s’est filmé en proférant des propos insultants sur l’islam et en indiquant « son intention de recommencer ». Entre-temps, le suspect s’est rendu de lui-même dans un commissariat en Italie, le 27 avril.
Le jour même, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est rendu à Alès, pour échanger notamment avec le préfet et le procureur, avant de déclarer : « la piste d’un acte antimusulman n’est pas négligée, bien au contraire (…) il est hors de question de tolérer dans notre société ce genre d’actes ».
À ce jour, le meurtrier, âgé de 21 ans, est mis en examen pour assassinat en raison de l’appartenance de la victime à une religion.
Confirmation européenne
« Nous assistons à une montée inquiétante du racisme et de la discrimination contre les musulmans en Europe », affirmait, en octobre dernier, Sirpa Rautio, directrice de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA).
Selon un rapport de l’agence intitulé Être musulman dans l’UE (Being Muslim in the EU), publié en octobre, 47 % des musulmans interrogés se disaient victimes de discrimination raciale. Un chiffre en nette augmentation par rapport aux 39 % constatés lors de la dernière enquête, datant de 2016. Dans le détail, il ressortait de l’enquête que les musulmans étaient le plus souvent victimes de discrimination à l’embauche (39 %) ou sur le lieu de travail (35 %).
Toujours selon l’enquête, les femmes musulmanes portant un vêtement religieux étaient davantage victimes de discrimination raciale : elles étaient notamment 45 % à en être victimes lors de la recherche d’un emploi.