Maroc : Impact économique, social et psychologique de la pandémie

 Maroc : Impact économique, social et psychologique de la pandémie

Empêchés d’aller à l’école par la pandémie, les enfants ont particulièrement été impactés par cette situation inédite selon un rapport.

Le Haut-Commissariat au Plan en partenariat avec l’UNICEF a publié, jeudi 24 décembre, un rapport spécifique sur l’impact de la crise sanitaire sur la situation sociale, économique et psychologique des enfants.

Cette étude qui se base sur des résultats de son enquête auprès des ménages sur l’impact économique, social et psychologique de la pandémie de COVID-19, présente des regards transverses sur la situation des enfants dans le contexte de la crise sanitaire, notamment le suivi de l’enseignement à distance, le respect des gestes barrière, l’accès aux soins de santé, les effets potentiels du confinement sur leur état psychologique, les changements observés dans leurs rapports sociaux avec leur entourage et leurs conditions de vie dans le contexte de cette crise.

Près de 9,2 millions d’élèves et d’étudiants ont été privés des cours en mode présentiel, y compris les préscolarisés qui n’ont pas pu achever leur cycle de formation préscolaire ou leur première année d’éducation, considérés comme clés de la réussite scolaire (HCP, 2020). Cette situation survient dans un contexte marqué par la prégnance des inégalités des chances scolaires qui se convertissent en inégalités vis-à-vis du devenir social. Ces inégalités expliquent près de 26 % des inégalités d’accès au préscolaire, 15 % à l’enseignement secondaire collégial, 28 % à l’enseignement secondaire qualifiant et 32 % à l’enseignement supérieur (HCP, 20183). La pandémie qui sévit actuellement risque d’aggraver encore davantage cette situation si des mesures correctives ne sont pas prises pour éliminer les causes potentielles d’une « catastrophe générationnelle ».

En dépit des efforts du téléenseignement via la télévision et Internet, beaucoup d’élèves n’ont pas suivi les cours à distance ou les ont suivis irrégulièrement, notamment pour les enfants défavorisés. À ce stade de la crise sanitaire, et avant la rentrée scolaire, l’analyse des facteurs discriminants en termes d’accès au téléenseignement s’avère primordial pour appuyer l’analyse de l’impact des effets économiques et sociaux induits par le confinement sur la situation des élèves et sur leurs études aux cycles de l’enseignement préscolaire, primaire, collégial et secondaire, et contribuer à endiguer l’exacerbation de cette crise sanitaire sur les retombées susceptibles d’affecter l’apprentissage, l’abandon scolaire et les inégalités des chances scolaires. Le suivi des cours à distance : Cas du préscolaire Les résultats de l’enquête panel sur l’impact de la pandémie COVID-19, ont révélé que près de 1,5 million enfants avaient l’âge d’intégrer le préscolaire, mais seulement 50,4 % ont été déclarés préscolarisés au cours de l’année scolaire 2019-2020.

Le risque de ne pas suivre les cours à distance est significativement plus réduit parmi les ménages dirigés par une femme (77,5 %), contre 84,4 % parmi ceux dirigés par un homme. Cet écart est plus prononcé en milieu rural, 81,1 % contre 96,6 %, qu’en milieu urbain, 76 % contre 79,6 %.

Interrogés sur les raisons de non suivi des cours à distance ou de leur suivi de façon irrégulière par les élèves du primaire, les parents déclarent, en premier lieu, le manque d’outils ou de supports nécessaires (PC, smartphone, imprimantes, connexion Internet, etc.), à raison de 51 %, et en second lieu, l’insuffisance de ces outils et supports dans les ménages (27 %). Le désintéressement des enfants est évoqué par 13,2 % des parents.

Selon le milieu de résidence, le manque d’outils et de supports est rapporté par 55,4 % des parents ruraux et leur insuffisance pour suivre les cours.

Mohamed El Hamraoui