Meurtre raciste de Hichem Miraoui : réaction officielle des autorités tunisiennes

 Meurtre raciste de Hichem Miraoui : réaction officielle des autorités tunisiennes

Critiquée pour son inertie dans l’affaire de l’assassinat le weekend dernier du ressortissant tunisien Hichem Miraoui, la diplomatie tunisienne a fini par réagir en ce jeudi 5 juin, dans un communiqué qui détaille le suivi du drame mais aussi l’exigence de reddition des comptes envers les autorités françaises.

Le ministère tunisien des Affaires étrangères a ainsi annoncé jeudi qu’il poursuivra activement le suivi de l’affaire du meurtre de Hichem Miraoui, citoyen tunisien abattu en France le 31 mai dernier, « afin de garantir les droits de la communauté tunisienne à l’étranger et de prévenir la répétition de tels actes alimentés », selon ses termes sans équivoque , « par des discours de haine et d’intolérance ».

La même source précise que dès l’identification de la victime, les autorités tunisiennes, en coordination avec l’ambassade de Tunisie à Paris et le consulat général à Marseille, le plus proche du lieu du drame, auraient interpellé les autorités françaises pour exiger des explications et insister sur la nécessité de juger et condamner le meurtrier. Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé sa condamnation ferme de ce crime qualifié de raciste, et annoncé que l’enquête, menée par les services antiterroristes, se penche sur les motivations idéologiques de l’auteur présumé.

Dans un échange téléphonique avec son homologue français, le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, a dénoncé un acte « terroriste » et a appelé les autorités françaises à assurer la protection des ressortissants tunisiens sur leur sol. Il a également mis en garde contre les conséquences des discours incitant à la haine, souvent à l’origine de tels crimes.

 

Au téléphone avec sa mère au moment de son décès

Agé de 35 ans, Hichem Miraoui a été tué de cinq balles tirées par son voisin, un Français de 53 ans, dans la commune de Bugey-sur-Argens, dans le Var. Avant et après son passage à l’acte, l’agresseur avait diffusé des vidéos à caractère raciste.

Mais un témoignage particulièrement poignant est venu confirmer les circonstances du crime. Criblé de cinq balles samedi à Puget-sur-Argens (Var), le Hichem Miraoui parlait à sa famille au téléphone lorsqu’il a été abattu.

« Il rigolait, il taquinait notre mère, puis il s’est exclamé ‘Aïe !’… et la communication s’est alors interrompue », explique Hanen Miraoui, la sœur de la victime. Hichem Miraoui était en appel vidéo avec sa famille en Tunisie, à quelques jours de la fête de l’Aïd, et espérait rentrer bientôt à Kairouan s’enquérir de la maladie cardiaque de sa mère.

« Il m’a toujours épaulée malgré la distance, c’est lui qui prenait soin de moi à sa façon », confie-t-elle, la voix encore étouffée par l’émoi. « Il me parlait avec joie, comme s’il préparait son retour. Puis soudain ce fut le silence. J’ai senti que quelque chose n’allait pas… », a-t-elle témoigné devant les médias nationaux.