Mort d’Amadou Koumé : le policier accusé se défend

 Mort d’Amadou Koumé : le policier accusé se défend

THOMAS COEX / AFP

L’un d’eux dit n’avoir usé que d’une force « proportionnée ». Trois policiers sont jugés dans un procès sur les circonstances de la mort d’un homme en 2015.

Cet agent des forces de l’ordre est accusé d’homicide involontaire, pour avoir joué un rôle majeur dans l’interpellation d’Amadou Koumé en 2015. Une interpellation qui a mené à la mort de ce père de famille de 33 ans.

« Toute l’intervention est dans un rapport de force », a déclaré à la barre le policier, auteur des gestes d’étranglement, après un visionnage des images de vidéosurveillance du bar. A la barre, le policier évoque « une lutte », lors de laquelle il aurait « correctement appliqué » les « gestes techniques ».

Deux clés d’étranglement

Les trois prévenus ont un casier vierge mais l’un d’eux a déjà été sanctionné administrativement pour un usage « disproportionné » de la force.

Trois policiers comparaissent depuis le début de la semaine, plus de sept ans après les faits. Dans la nuit du 5 au 6 mars 2015, Amadou Koumé est arrêté alors qu’il était en proie à une crise de démence dans un bar à Paris.

Arrivé en renfort après une première équipe, un policier de la Brigade anti-criminalité a pratiqué deux clés d’étranglement sur cet homme, qui a ensuite été maintenu au sol, sur le ventre, les mains menottées dans le dos, alors qu’il ne présentait « plus de danger » et ce, sans « s’enquérir de son état ».

Immobilisation prolongée

Selon l’expertise médicale finale, il a succombé à une « asphyxie mécanique lente », due à un « traumatisme cervical et laryngé » entraîné par la clé d’étranglement et à son immobilisation prolongée au sol.

Si une « intoxication à la cocaïne » a aussi été relevée, l’expertise souligne que le décès « aurait pu avoir lieu (…) du seul fait d’une asphyxie mécanique lente ».

 

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Chloé Juhel