Nassi : « Je suis un chanteur et non un rappeur »

 Nassi : « Je suis un chanteur et non un rappeur »

Crédit photo : Hout Kov


Son single “La vie est belle” l’avait propulsé sur le devant de la scène musicale française en 2017. Le compositeur-interprète sort son premier album, “Curriculum Vitae”, riche de nombreuses influences, entre hip-hop, soul et musique orientale. 


Votre premier single n’est sorti que l’an passé et pourtant, vous travaillez depuis longtemps dans le milieu de la musique…


Elle me passionne depuis mes 11 ans. J’ai très vite commencé à composer des chansons dans mon coin. Je voulais en faire mon métier, sans trop savoir comment. Lorsqu’on m’a proposé d’écrire pour d’autres artistes, je ne savais même pas que c’était une pratique courante. Je me suis lancé, et j’ai signé des textes pour le rappeur Soprano, pour Kendji Girac, pour le chanteur et accordéoniste Claudio Capéo ou encore pour H Magnum. Ces expériences m’ont beaucoup apporté humainement et m’ont permis d’approfondir ma connaissance de l’industrie musicale.


 


Dans “La vie est belle” comme dans “Pas fatigué” et “Rêves de gamin”, vos deux singles suivants, l’univers de l’enfance est très présent. Pourquoi ?


Pour mes premiers titres en solo, j’ai cherché comment me pré­senter au public. Il m’a semblé que partir de l’enfance permettait de toucher assez facilement à quelque chose d’universel, de sincère. Je chante des moments de ma vie non par narcissisme, mais pour m’adresser à tous. En réalisant le clip de La vie est belle, je me suis aussi lié d’amitié avec la troupe d’enfants de Sabrina Lonis (chorégraphe). J’ai été heureux de les retrouver pour Rêves de gamin.


 


C’est aussi une façon d’exprimer une identité multiple…


Issu de plusieurs cultures, j’ai eu envie de rendre hommage à mes différentes influences. Au hip-hop notamment, dans lequel j’ai grandi, et qui n’a jamais cessé de me nourrir. Grand admirateur d’Akhenaton et d’IAM dans ma jeunesse, j’ai aussi été bercé par la musique orientale. Plus tard, j’ai découvert d’autres styles ­musicaux, comme le reggae et la soul, qui m’ont fait évoluer.


 


Comment votre premier album, dans les bacs le 15 juin, ­mêle-t-il toutes ces influences ?


J’ai voulu rester spontané dans la composition. Je ne me suis fixé aucune limite. Parmi les 13 titres qui le composent, certains sont très hip-hop, d’autres tirent davantage vers le reggae… Mais globalement, j’ai cherché à mettre toutes mes influences à plat sur une table, en m’autorisant à explorer différents registres. Du plus ­mignon, notamment lorsque j’évoque l’enfance, au plus cru.


 


Vous définissez votre style comme de la “chanson moderne française”. Qu’entendez-vous par là ?


La chanson française a suivi les transformations de la société. Si le rap a longtemps été considéré comme marginal, il en fait maintenant partie intégrante. Son influence se fait sentir chez de très nombreux artistes. Je tiens toutefois à garder de la distance par rapport à cette culture musicale qui m’est chère. Je suis un chanteur et non un rappeur. Après, je laisse les gens retenir ce qu’ils veulent de ma musique. Nombreux sont ceux qui, par exemple, voient dans mon travail une importante part orientale. Ce n’est pas une volonté personnelle, mais cela fait évidemment partie de moi. Ce qui m’importe, c’est que ma musique puisse être partagée. 

Anais Heluin