Maroc. A la recherche de nouvelles énergies

 Maroc. A la recherche de nouvelles énergies

« La biomasse recèle un important potentiel

Le royaume ne compte pas se cantonner au plan solaire ou à l’éolien. Important 95% de ses besoins énergétiques, le Maroc explore de nouvelles pistes de valorisation énergétique parmi lesquelles figurent la biomasse et la méthanisation des déchets ménagers.

 

Après le solaire et l’éolien, le Maroc affiche la volonté de diversifier son bouquet énergétique pour atténuer sa dépendance aux combustibles fossiles. A ce titre, la biomasse figure en bonne place pour constituer l’une des sources d’énergie alternative du Maroc de demain.

« La biomasse recèle un important potentiel, au niveau de sa valorisation énergétique mais également en termes d’économies réalisées », souligne d’emblée Said Mouline, directeur de l’Aderee (Agence pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique), à l’occasion d’une conférence organisée en partenariat avec le département d’Etat américain.

Il est vrai qu’en termes de potentiel, toute alternative est bonne à prendre pour le Maroc qui importe 95% de ses besoins en énergies.

C’est ainsi que des études ont été menées à l’échelle régionale pour identifier le potentiel de valorisation de la biomasse. Deux d’entre elles ont été achevées, concernant la région du Nord et celle de Souss-Massa-Darâa, et les premiers résultats semblent prometteurs. Les économies potentielles ont été évaluées à 330 000 tonnes de pétrole pour le Nord et 143 871 pour la région du Souss.

Un certain nombre de projets d’investissement ont été identifiés dans ces régions, dans l’attente de la mise en place d’un modèle d’exploitation adéquat car, comme le précise Said Mouline : « Le potentiel est une chose, le modèle économique en est une autre », faisant allusion aux contraintes de coûts et de rentabilité auxquelles est confronté tout investisseur.

 

De l’or dans les décharges

La valorisation des déchets ménagers fait également partie pistes prometteuses sur lesquelles travaille le Maroc. Non pas en vue de leur recyclage, mais plutôt dans l’objectif de les transformer en énergie.

« Contrairement à l’Europe, les déchets ménagers marocains sont composés à hauteur de 65% de matières organiques », témoigne Samir Yousri, spécialiste en gestion des déchets auprès du département de l’Environnement. Cette caractéristique, qui découle directement du mode de consommation, rend possible leur transformation en énergie grâce à la méthanisation.

Concrètement, ce procédé consiste en la récupération du biogaz généré par la fermentation sous terre des déchets ménagers. En effet, ce biogaz comporte une teneur en méthane (CH4) variant entre 60 et 70%. Sur le plan énergétique, une tonne de déchets méthanisés peut produire 300 kw d’énergie thermique, et presque autant en énergie électrique.

Par comparaison aux combustibles fossiles, une installation qui traite 110 000 tonnes de déchets ménagers permet de produire 10 000 mètres cube de biogaz par jour, soit l’équivalent de 2,4 millions de litres de fuel par an.

Zakaria Boulahya

Zakaria Boulahya