Maroc. Audiovisuel : Une femme à la tête de la HACA

 Maroc. Audiovisuel : Une femme à la tête de la HACA

La nomination d’Amina Lemrini El Ouahabi intervient en pleine polémique sur les cahiers des charges de l’audiovisuel. Photo archives Abdelhak Senna / AFP.


Après neuf ans et sept mois à la tête de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Ahmed Ghazali quitte cette institution. C’est Amina Lemrini El Ouahabi, une figure de la gauche, qui le remplace. 




 


Jeudi au palais royal de Casablanca, le Roi Mohammed VI a nommé Amina Lemrini El Ouahabi présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). Elle succède ainsi à Ahmed Ghazali. Une accession qui intervient dans un contexte très particulier marqué, notamment, par la polémique que ne cessent de susciter les cahiers des charges de l’audiovisuel.


Depuis quelques semaines, Ghazali est, en effet, la cible de virulentes critiques de la part de l’opposition au parlement que ce soit lors des sessions hebdomadaires des questions orales ou encore durant les deux réunions, le 26 avril et 2 mai, boudées d’ailleurs par le même Ghazali, de la Commission de l’enseignement, la culture et la communication à la 1ère Chambre, consacrées justement à ces cahiers.


Une opposition qui n’a pas fait dans la dentelle, dénonçant la « rapidité » avec laquelle la HACA a validé le projet élaboré par le département de Mustapha El Khalfi, puisqu’il a suffi 24 heures aux « Sages » pour donner leur bénédiction.


Une « légèreté » alors que l’article 165 de la constitution du 1er juillet 2011 érige la HACA en « une institution chargée de veiller au respect de l’expression pluraliste des courants d’opinion et de pensée et du droit à l’information, dans le domaine de l’audiovisuel et ce, dans le respect des valeurs civilisationnelles fondamentales et des lois du Royaume ».


 


Une figure de la gauche à la tête de la HACA


Amina Lemrini El Ouahabi est une figure de la gauche, connue pour son engagement dans le domaine des droits de l’Homme. Elle était membre du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH) et faisait partie de la Commission consultative sur la régionalisation avancée. Avant de prendre ses distances avec la politique partisane, elle a milité, et pendant des années, au sein du PPS (parti du progrès et du socialisme) dont elle était membre du bureau politique jusqu’en 1995.   


 


Le gouvernement fait marche arrière


Le même jour de la désignation de Mme Lamrini à la tête de la HACA, le conseil du gouvernement décide « la prorogation de l’application des cahiers des charges de 2M et la SNRT (de 2009, ndlr) jusqu’à la publication des nouveaux au Bulletin officiel, après l’introduction des modifications qui s’imposent. Cette décision a été prise suite à une recommandation de la commission ministérielle chargée des cahiers des charges », a déclaré, hier jeudi, le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi  à la presse. 


 


2M applique déjà les nouveaux cahiers


Une prorogation annoncée alors que 2M a déjà chamboulé une partie de sa grille de ses programmes, avançant l’horaire du JT en Français, de 20h45 à 20h15. Son pendant en arabe est passé à 21h15 au lieu de 23h, auparavant. Des modifications qui se sont accompagnées par la diffusion d’un nouveau JT régional à midi.


La direction de chaîne a expliqué ces changements par les exigences des nouveaux cahiers des charges qui font, d’ailleurs, l’objet d’une révision par une commission ministérielle présidée par Nabil Benabdellah, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat.


Mohamed Jaabouk




 

Mohamed Jaabouk