Une délégation du CNT bientôt en visite en Algérie

 Une délégation du CNT bientôt en visite en Algérie

Le ministre des affaires étrangères Mourad Medelci a annoncé la prochaine visite du CNT en Algérie. Photo AFP

Les échanges d’amabilités entre l’Algérie et le Conseil national de transition (CNT) libyen sont-elles un mauvais souvenir ? Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a annoncé ce mercredi la visite en Algérie d’une délégation du CNT.

« J’ai eu, avant-hier, un entretien téléphonique avec M. Mahmoud Jibril (président du Conseil exécutif du CNT), et nous avons convenu qu’une délégation libyenne nous rende visite bientôt », a soutenu Mourad Medelci dans une déclaration à la presse, en marge de l’ouverture à Alger d’un atelier de l’ONU sur les changements climatiques, rapportée par l’agence officielle APS.

Voulant faire table rase d’un passé récent toujours vivace, le chef de la diplomatie algérienne estime que « la question de la Libye ne doit pas être gérée à travers le prisme quelques fois déformant des déclarations des uns et des autres ».

Comment faire pour repartir d’un bon pied ? « Il faut rester extrêmement concret, pragmatique et fidèle à ses convictions », explique Mourad Medelci avant d’enchaîner : « Nos convictions, c’est que la Libye est un pays frère et nous devons travailler avec ce pays de manière sincère en tenant compte du fait que, pour nous, c’est certainement une priorité ».

Depuis le soulèvement des insurgés libyens, l’Algérie a été souvent prise à partie pour sa position en faveur du dictateur Mouamar Kadhafi. Pis, elle s’est vue accusée de mettre les bâtons dans les roues de la révolution libyenne. En six mois, les relations entre Algériens et Libyens étaient des plus tendues. Et même après la chute de l’ogre de Tripoli, l’Algérie a toujours campé sur sa position pendant que les reconnaissances officielles pleuvaient de toutes parts sur le CNT.

Ce n’est qu’après avoir été lâchés par l’Afrique du Sud et l’union africaine, que les autoritaires ont daigné enfin reconnaître le nouveau régime libyen. Son cuisant échec consommé, la diplomatie algérienne tente de mener une normalisation au pas de charge de sa relation avec son grand voisin de l’est.

Yacine Ouchikh

Yacine Ouchikh