ONU. L’Algérie de plus en plus isolée sur le dossier du Sahara marocain

 ONU. L’Algérie de plus en plus isolée sur le dossier du Sahara marocain

L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara marocain, Staffan de Mistura (Photo by DENIS BALIBOUSE / POOL / AFP)

L’émissaire de l’ONU pour le Sahara marocain, Staffan de Mistura, a appelé, lundi 14 avril, lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, à profiter d’un « nouvel élan » diplomatique pour faire avancer ce dossier sensible.

Staffan de Mistura a mis en avant deux « récents développements » qui « pourraient avoir des implications importantes pour les efforts de désescalade des tensions dans la région et faciliter une conclusion mutuellement acceptable au Sahara ».

Dans son discours, il a fait référence, d’un côté, à l’amorce début avril d’une normalisation des relations entre la France et l’Algérie, après une crise provoquée par le soutien total apporté par le président français à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara — même si le ton est à nouveau monté depuis entre Paris et Alger.

Et, de l’autre, aux déclarations du secrétaire d’État américain Marco Rubio, la semaine dernière, lors d’une visite à Washington de son homologue marocain, Nasser Bourita. Ce dernier a réaffirmé le soutien de Donald Trump à la souveraineté marocaine sur le Sahara, tout en insistant dans le même temps sur « une autonomie réelle » et une « solution mutuellement acceptable » que les États-Unis sont prêts à « faciliter de façon active », a noté Staffan de Mistura.

« Les trois prochains mois seront, à mon avis, une opportunité pour confirmer comment ce nouvel élan, basé sur un engagement actif renouvelé de certains membres du Conseil, y compris de membres permanents, peut entraîner une désescalade régionale », a ajouté l’émissaire de l’ONU, qui a effectué ces dernières semaines une nouvelle tournée dans la région.

Il a toutefois noté que cette « attention renouvelée » pour le dossier intervenait dans un contexte de « risques ». « Nous n’avons pas vu d’amélioration des relations entre l’Algérie et le Maroc, au contraire », a-t-il noté. Il s’est, d’autre part, inquiété de la situation humanitaire dans les camps de Tindouf, en Algérie, où l’ONU a dû réduire l’aide alimentaire et pourrait même être obligée de la supprimer « cet été, en l’absence de nouveaux financements ».

Pour sa part, l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, a déclaré, dans une interview exclusive accordée à MEDI1TV, que la réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question du Sahara intervient cette année dans un contexte particulier : une conjoncture marquée par la réaffirmation de la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, ainsi que par un soutien international grandissant à l’initiative marocaine d’autonomie.

Omar Hilale a également souligné que ce conflit artificiel, qui perdure depuis un demi-siècle, se déroule aujourd’hui dans un climat inédit, caractérisé par une dynamique positive et des efforts internationaux sans précédent. Il a également exprimé l’espoir que ce différend puisse être définitivement résolu à l’occasion du 50e anniversaire de la Marche verte, une date hautement symbolique pour tous les Marocains.