« L’emprisonnement a un un but : casser la résistance »

 « L’emprisonnement a un un but : casser la résistance »

Salah Hamouri. Crédit photo: FRED DUFOUR / AFP


Les témoignages de solidarité avec la Palestine continuent d'affluer. Trois mois après la grève des prisonniers palestiniens pour de meilleures conditions de détention, le militant Salah Hamouri se retrouve incarcéré sans inculpation ni procès. L'association CAPJPO/EuroPalestine fait sa rentrée avec un rassemblement à Paris dès demain (2 septembre) pour continuer de dénoncer ce qu'il se passe en Palestine.


Détentions en question


« Des centaines de Palestiniens sont par ailleurs détenus de manière totalement arbitraire dans les geôles de l'occupant, dont notre compatriote Salah Hamouri placé en détention "administrative", c'est-à-dire sans inculpation et sans jugement. Son seul tort étant de défendre les droits des prisonniers palestiniens, en tant qu'avocat au sein de l'association palestinienne Addameer » selon EuroPalestine.


Il faut rappeler que ce dernier avait déjà été incarcéré pendant sept ans pour être libéré en 2011. A ce jour, en détention administrative, il n'a le droit d'entrer à Jérusalem ou de voyager à l'extérieur du pays qu'à partir du 28 novembre 2017 rappelle Addameer. Considérant sa précédente incarcération, l'incertitude autour de cette nouvelle détention peut être légitime.


Conditions de détention


Quelques mois auparavant, la grève de la faim de centaines de prisonniers palestiniens incarcérés dans les geôles israéliennes, afin de réclamer de meilleures conditions de détention, mettait un coup de projecteur sur ces dernières. Après quarante jours de grève, les revendications des prisonniers ont été acceptées. S'il est difficile de parler de victoire, l'impact de cette grève est indéniable : « Ça a un écho dans tout le peuple palestinien et plus largement dans le monde et ça on ne leur enlèvera pas » expliquait Jean-Paul Roche, vice-président de l'Association France Palestine Solidarité (AFPS), en juillet dernier.


Briser une résistance


L'incarcération, et surtout les conditions de détention, peuvent être utilisées comme arme. Pour Mélissandre Mallée, membre du Mouvement des jeunes communistes France du Val-de-Marne, c'est loin d'être anodin : « L'emprisonnement systématique des militants palestiniens, et non militants, a un but : casser la résistance (…) Dans tous les pays, on se rend compte qu'emprisonner des personnes qui œuvrent dans un but de résistance est une des manières les plus faciles pour un pouvoir politique de tenter de briser cette résistance ».


La détention de Salah Hamouri jette un nouveau coup de projecteur sur le gouvernement israélien, dont celui-ci se serait certainement passé.


CH. Célinain

Charly Célinain