Six policiers de la BAC du 18e arrondissement condamnés

 Six policiers de la BAC du 18e arrondissement condamnés

Illustration – Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / AFP

Six policiers viennent d’être condamnés, pour certains à de la prison ferme. Vol, trafic de stupéfiant, corruption… la liste des chefs d’accusation est longue.

 

La peine est lourde et rare. Un ancien policier de la BAC du 18e arrondissement parisien écope de 8 ans de prison et d’une interdiction définitive d’exercer son métier. Karim Mameche, qui portait le surnom de « Bylka », a été reconnu coupable de « corruption passive », « vol », « faux en écriture publique », « trafic de stupéfiants » et « blanchiment ». La peine a été prononcée par la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, hier, le 22 février.

A la fois banquier et porteur de valises

En avril 2019, cet ancien policier a été dénoncé par un de ses collègues de la brigade anti-criminalité du 18e arrondissement. Depuis des années, Karim Mameche était à la fois « banquier, porteur de valises, organisateurs d’opérations de compensation, d’échanges d’espèces contre chèques ». Selon les termes employés par le tribunal lors de son procès.

Il proposait aux dealeurs de la Goutte d’or un système pour leur garantir une forme d’impunité tout en les laissant exercer leurs activités illégales. « Un dévoiement des missions de police judiciaire », résument les juges du tribunal correctionnel de Paris.

Pratique institutionnalisée

Ce procès aura aussi soulevé une question centrale concernant les méthodes de travail des policiers de la BAC : le recours aux indics. Selon le code de procédure pénale, ce n’est pas autorisé pour ces agents des forces de l’ordre. La police judicaire, elle, peut avoir recours à des informateurs.

Pour l’un des avocats de Karim Mameche, il s’agit d’« une pratique institutionnalisée, connue de la hiérarchie pour faire du chiffre ». Des avocats qui ont d’ailleurs annoncé leur intention de faire appel du jugement en première instance.

Par ailleurs, un autre policier a été reconnu coupable de « vol » et de « faux en écriture ». Il écope de quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Quatre autres fonctionnaires de police ont été condamnés à des peines allant de douze mois avec sursis à deux ans de prison, dont un an ferme.

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Chloé Juhel