Baby Loup : La France condamnée par l’ONU pour discrimination envers les musulmanes

 Baby Loup : La France condamnée par l’ONU pour discrimination envers les musulmanes

La directrice de la crèche Baby Loup


Selon une information du Nouvel Observateur, le Comité des droits de l'homme de l'Organisation des Nations unies (UNHCHR) s’est prononcé en faveur de l’ex-salariée de la crèche Baby Loup, dans les Yvelines, licenciée pour avoir refusé de retirer son voile sur son lieu de travail.


L’affaire avait suscité une vive polémique sur l’interprétation de la laïcité en France. En 2008, Fatima Afif avait été licenciée de la crèche privée Baby Loup de Chanteloup-les-Vignes, en région parisienne. Après plus de cinq ans d’une procédure judiciaire médiatisée, la Cour de cassation avait donné à son employeur et confirmé le licenciement pour faute grave de Fatima Afif.


Décidée à obtenir gain de cause, Mme Afif avait porté l’affaire devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU en 2015. Les conclusions des experts indépendants du comité rendues mi-août estiment que la France a violé les articles 18 et 26 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques portant sur la discrimination en raison de la religion et du genre. Selon eux, le port d'un foulard islamique ne pouvait être considéré comme « un signe extérieur fort » ou « ostentatoire » et « constitutif d'un acte de prosélytisme ».


Par ailleurs, le Comité enjoint l'État français de rendre publiques ces constatations et de proposer une indemnisation à la plaignante sous 180 jours, tout en prenant « toutes les mesures nécessaires pour prévenir des violations similaires à l'avenir ».


Rached Cherif


À lire aussi :


France. Menacée de licenciement parce qu’elle porte le voile


France. La loi sur le principe de laïcité dans les crèches adoptée au Sénat


France. Les experts du Conseil de l’Europe déplorent la « banalisation » du racisme en France

Rached Cherif