La « loterie » des enfants migrants isolés à Paris

 La « loterie » des enfants migrants isolés à Paris

GUILLAUME PINON / NURPHOTO / 11-11-2018


A l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant, de nombreuses organisations attirent l'attention sur les jeunes isolés étrangers.


Constat accablant


En octobre, le collectif Jujie (Justice pour les jeunes isolés étrangers) lançait une campagne nationale de soutien à ces jeunes dont les droits fondamentaux sont régulièrement bafoués. Ce collectif, constitué de près de quarante associations, met en lumière les nombreux refus de protections dans les différents départements d'Île-de-France.


Dans les Yvelines, des jeunes « se voient reprocher de n’être pas demeurés dans le premier pays de l’Union européenne par lequel ils ou elles sont entré.e.s », se bornant au règlement Dublin. Dans l'Essonne ont été constatés des « refus de protection par l’existence d’un hypothétique « soutien logistique par des tiers », en se fondant de surcroît sur des remarques totalement subjectives sur la « maturité et la morphologie » des jeunes ».


Loterie


Ces pratiques arbitraires sont notamment dénoncées par l'ONG Human Rights Watch qui porte un regard sévère sur les pratiques parisiennes dans un rapport de juillet 2018 nommé : « C’est la loterie. Traitement arbitraire des enfants migrants non accompagnés à Paris ».


La directrice de France Human Rights Watch, Bénédicte Jeannerod, fait un constat amer : « Des enfants migrants non accompagnés arrivés à Paris sont à la rue en raison de procédures injustes (…) Les autorités de protection de l’enfance devraient s’assurer qu’aucun enfant n’est en danger à cause de procédures d’évaluation de leur âge bâclées et arbitraires ».


Rassemblement


Profitant de la journée internationale des droits de l’enfant, les organisations d’Île-de-France membres du collectif Jujie appellent à un rassemblement demain (20 novembre), Place de la République (Paris) pour interpeller les élus sur ces pratiques : « Il est de la responsabilité de élu.e.s des conseils départementaux, et en premier lieu de leurs présidents, de mettre fin à ces pratiques indignes et discriminatoires ».

Charly Célinain