Suicides en prison : une mission d’évaluation est lancée

 Suicides en prison : une mission d’évaluation est lancée

Prison Les Baumettes à Marseille – BERTRAND LANGLOIS / AFP

Face à l’augmentation du nombre de suicides dans les prisons, le gouvernement mandate une mission pour évaluer les dispositifs mis en place.

 

Suicides en augmentation

En 2017, 117 détenus s’étaient donné la mort en prison. En 2018, ils étaient 131. Entre le 1er janvier et le 17 août 2020, ils étaient déjà 77, soit 17 qu’en 2019 sur la même période, selon France info.

Face à une telle augmentation des suicides de détenus dans les prisons françaises, les ministères de la Justice et de la Santé ont décidé d’agir en commun. Une mission sur les suicides de détenus en prison a ainsi été confiée à l’Inspection générale des affaires sociales et à l’Inspection générale de la justice.

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Insuffisant

Adeline Hazan, Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) depuis 2014, achevait son mandat le 16 juillet dernier. Trois jours avant, cette dernière dressait un bilan de son action.

Dans un entretien à La Vie (13 juillet), cette dernière faisait le constat d’une hausse de l’enfermement de personnes atteintes de troubles mentaux, malgré l’insuffisance de soins psychiatrique dans les prisons.

Concernant l’évolution du problème des suicides en détention, la CGLPL pointait des manques : « l’administration pénitentiaire (AP) en est consciente, mais ses réponses sont insuffisantes (…) L’articulation entre le sanitaire et le pénitentiaire se fait mal.  (…) Des plans de prévention du suicide sont mis en place, mais les mesures instaurées par l’AP sont parfois contre-productives ».

 

Point de départ

Le 2 août, le détenu Luc Viviani s’est suicidé à la prison des Baumettes de Marseille. Ce dernier avait été enfermé pour une affaire de pneus crevés. Malgré les avertissements de son avocate et de surveillants de la prison sur sa « fragilité psychologique », le détenu n’aurait reçu aucun soin.

Aujourd’hui (21 août), Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, doit recevoir le père du détenu. Le lancement de la mission a sans doute été précipité par cet événement malheureux. Un des objets de cette mission sera de déterminer « s’il y a eu es manquements concernant la prise en charge des détenus qui se sont suicidés ». Le rapport devra être remis le 1er décembre.

 

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Charly Célinain