Surpopulation carcérale : les Nations unies appellent la France à agir

 Surpopulation carcérale : les Nations unies appellent la France à agir

Illustration : Maison d’arrêt de Fresnes (Sud de Paris, France), c’est l’un des trois principaux établissements pénitentiaires de la région parisienne, et aussi l’un des plus importants de France. C’est aussi une prison touchée par la surpopulation carcérale, près du double de sa capacité initiale. Nicholas Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La France est rappelée à l’ordre concernant la surpopulation carcérale et les conditions de détention par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Après la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), qui dénonçait, la semaine dernière, une « inertie coupable » du gouvernement face à l’état des prisons, c’est le Conseil des droits de l’homme qui alerte sur la situation.

Début mai, celui-ci faisait un bilan de la situation des droits humains en France, suite auquel 355 recommandations ont été préconisées. Douze d’entre elles concernent directement les prisons françaises et pressent le gouvernement à agir d’urgence pour améliorer les conditions de détention.

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Surpopulation et alternatives

« Mettre fin à la surpopulation carcérale, aux conditions de détention déplorables et aux violations des droits des détenus », réduire la « population carcérale à un maximum de 100 % » de la capacité des prisons, agir sur « l’ensemble de la chaîne pénale » ou encore proposer des « alternatives à l’incarcération ». 

Quelques recommandations relayées, lundi 22 mai, par l’Observatoire international des prisons (OIP). En outre, il rappelle, qu’au 1er avril en France, la barre des 73 000 personnes enfermées avait été dépassée. Parmi elles, 49 500 remplissent les cellules des maisons d’arrêt, « dont le taux moyen d’occupation dépasse les 142% ».

Enfermer moins

Suite au bilan du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la France a jusqu’à novembre 2023 pour prendre des engagements afin d’améliorer la situation. Pour l’OIP, la solution ne passera pas par la construction de nouvelles places de prison, il faut « enfermer moins ». 

« Il faut s’attaquer aux causes de la surpopulation, cesser la banalisation de l’usage de la prison dans notre système pénal et questionner le sens de l’enfermement », explique l’observatoire. Ce dernier déplore que le plan d’action de la Justice, dévoilé début janvier, poursuive « une politique de construction de places de prison vouée à l’impasse ».

Charly Célinain