Tunisie. Enfant abandonnée sur une route : l’ambassade de France réagit

 Tunisie. Enfant abandonnée sur une route : l’ambassade de France réagit

Devenue rapidement virale sur la toile, une vidéo montrant une fillette d’environ deux ans abandonnée au bord de la route par le conducteur d’un véhicule appartenant au corps diplomatique français a contraint l’ambassade de France en Tunisie à réagir.

La scène se passe le 25 mai vers 18h30 au niveau d’une route périphérique menant à El Mourouj, banlieue sud de Tunis. Deux citoyens en sont témoins, un homme et une femme qui a pour réflexe de filmer et que l’on entend crier, scandalisée, tandis que l’homme se saisit de l’enfant pour la secourir.

On y voit la petite fille en sanglots, visiblement abandonnée pieds nus sur le bord de l’autoroute par un conducteur. La voiture, un SUV, s’arrête une cinquantaine de mètres plus loin. Une dame en descend, interpellée par les deux citoyens. Elle se dirige sans empressement pour récupérer le bébé, rétorquant au couple des paroles difficilement audibles hormis un « et alors ? Je sais… » nonchalant. Face aux imprécations des témoins, elle lance en direction de l’homme qui vitupère en demandant s’il s’agit de sa fille : « Ca arrive, parlez quand vous aurez un enfant ! ».

Avant que le véhicule ne reparte, la femme qui filme s’en approche pour filmer la plaque minéralogique. Immatriculée corps diplomatique, on apprend rapidement que la voiture est celle d’un diplomate français ou d’un agent travaillant à l’ambassade de France à Tunis dont la nationalité reste à déterminer. Dans les commentaires Facebook, certains évoquent le nom d’un diplomate français. La dame ayant la charge de l’enfant s’exprime quant à elle en dialectal tunisien.

« J’ai d’abord cru que la fillette avait été sortie du véhicule pour faire pipi, mais en quelques secondes le conducteur est remonté et a redémarré sans elle, je n’en croyais pas mes yeux », explique l’un des témoins sur les réseaux sociaux ». Si la thèse de la chute de l’enfant est à écarter selon les témoignages, certains spéculent qu’il s’agissait d’une punition cruelle visant à faire peur à la fillette.

 

Réaction officielle laconique de l’ambassade

Face à la polémique grandissante, l’ambassade de France a publié sur son site un communiqué le 26 mai où l’on peut lire que « le véhicule identifié par sa plaque minéralogique appartient bien à un membre de l’ambassade ». Mais l’ambassade réfute les accusations dont fait l’objet le conducteur. « Les accusations colportées sont sans fondement et portent atteinte à l’agent concerné. Elle [l’ambassade] a toute confiance en la justice tunisienne pour établir la vérité des faits », lit-on dans le texte du communiqué, sans en apprendre davantage.

Affaire à suivre donc, d’autant plus que la vidéo de maltraitance alimente les théories les plus conspirationnistes, allant jusqu’aux accusations de crime organisé.

 

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Seif Soudani