Pour 2030, le public veut une Coupe du monde respectant les droits humains

 Pour 2030, le public veut une Coupe du monde respectant les droits humains

FRANCK FIFE / AFP

Selon un sondage, le respect des droits humains doit être un élément déterminant dans l’attribution de la Coupe du monde de football à une nation.

« Il est clair que le public souhaite que les droits humains soient une priorité élevée », souligne Steve Cockburn, directeur du programme Justice économique et sociale d’Amnesty International. Il fait référence à un sondage de l’ONG publié hier (22 juin), réalisé dans 15 pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Mexique ou encore le Maroc, qui révèle que 53 % des personnes interrogées « estiment que les droits humains, notamment les droits des travailleurs, la liberté de la presse et la non-discrimination, devraient être une considération essentielle lors de la sélection de l’hôte d’un grand événement sportif ».

Respect

Le processus d’appel pour l’attribution de la Coupe du monde de football masculin 2030 devrait bientôt commencer. Parmi les potentiels organisateurs, la candidature conjointe de l’Espagne, du Portugal, du Maroc et de l’Ukraine, a de très fortes chances d’être retenue. Or, depuis 2017, la FIFA a introduit, dans ses critères de candidature, le respect des droits humains. Sauf que depuis, ce critère ne semble pas avoir été respecté pour l’attribution de compétitions internationales comme la Coupe du monde des clubs, accordée notamment à la Chine ou à l’Arabie saoudite.

Qatar 2022, l’exemple à ne pas suivre

Le 18 décembre dernier, Lionel Messi soulève sa première Coupe du monde. A ce moment-là, toutes les violations des droits humains, en relation avec l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar, semblaient bien loin. Travail dans des conditions dangereuses, confiscation de passeport, retards de salaires, selon les études de de l’Organisation internationale du travail et d’Amnesty international notamment, aurait causé des milliers de morts et des centaines de milliers de travailleurs n’ont toujours pas été indemnisés pour les abus subis.

Le 2 novembre dernier, Ali Ben Samikh Al-Marri, ministre du Travail qatari, indiquait pourtant qu’en 2018, un fonds d’indemnisation avait été mis en place pour les travailleurs n’ayant pas perçu leurs salaires. Le ministre précisait qu’en 2022, 320 millions d’euros avaient été versés.

 

Charly Célinain