[Vidéo] Olfa Lamloum : « Il est urgent de repenser la question de la justice sociale en Tunisie »

 [Vidéo] Olfa Lamloum : « Il est urgent de repenser la question de la justice sociale en Tunisie »

Photo Seif Soudani – LCDA


Implantée en Tunisie depuis 2012, mais active dans des dizaines de pays depuis les années 80, International Alert est une « ONGI », fondée à Londres qui œuvre dans le domaine de la résolution de conflits, y compris les conflits sociaux. Elle cherche à influencer les politiques et les méthodes de travail des gouvernements, des organisations internationales et des entreprises multinationales afin de « prévenir et de mettre fin aux régimes et aux conflits violents à l'encontre des populations les plus touchées ». A Tunis, nous avons rencontré Olfa Lamloum, directrice du bureau tunisien de l’International Alert. Elle répond à nos questions autour des conflits sociaux qui font rage en ce moment notamment dans le sud du pays. Des tensions parmi les plus marquantes de ses cinq dernières années passées à sillonner les régions et quartiers les plus défavorisés du pays.



Quels sont les facteurs qui poussent International Alert à s’installer dans un pays donné ? Olfa Lamloum y répond avant de commenter l’actualité sociale qui ne laisse pas de répit aux sept jeunes employés du bureau tunisien de l’ONG.


Depuis une semaine, la contestation non seulement persiste avec un sit-in géant à Tataouine, mais fait tache d’huile et s’étend à d’autres régions dont le Kef où la fermeture d’une importante usine de fabrication de câbles a laissé dans la précarité 430 employés, à Kairouan où des chômeurs ont pris d’assaut le siège du gouvernorat, à Sfax où la contagion se fait sentir depuis hier jeudi, et depuis peu dans la capitale Tunis où le bras de fer entre émeutiers étudiants en Droit et forces de l’ordre se durcit chaque jour davantage.


Jusqu’ici, la réponse gouvernementale a consisté en des mesures ponctuelles prises dans le cadre d’un conseil ministériel consacré à Tataouine, et strictement sécuritaires à Tunis. Y aurait-il une fatalité à ce que tout pouvoir exécutif se trouve déstabilisé au terme d’une année de mandat dans la Tunisie post-révolution, tant les attentes en termes de droits économiques et sociaux sont grandes ? Pour Olfa Lamloum, l’impasse réside moins dans les richesses propres à chaque région que dans la gouvernance et la répartition de ces richesses.


C’est précision ce type de scénario où son organisation a vocation à être une force de proposition, ne serait-ce que pour rompre avec orthodoxie des réponses gouvernementales auxquelles continuent de recourir une équipe ministérielle paradoxalement plus jeune que ces prédécesseurs.   


 


Propos recueillis par Seif Soudani

Seif Soudani