Un édito sinophobe qui gêne la rédaction du Parisien

 Un édito sinophobe qui gêne la rédaction du Parisien

La Une du quotidien Le Parisien du 18 novembre 2020.

Un texte qui compromet malgré eux les journalistes. Mercredi 18 novembre, un édito sinophobe paru dans Le Parisien a provoqué l’embarras des syndicats qui se désolidarisent de ces propos.

 

Ce sont les mots signés Rémy Dessarts qui ont créé le malaise. Ce texte du directeur délégué des rédactions s’inscrivait dans un dossier de plusieurs pages sur les restaurateurs en difficulté face à la crise sanitaire en France.

« Nous avons besoin de ces moments de convivialité et de gourmandise », écrit le journaliste, « Retrouverons-nous nos adresses favorites une fois l’épidémie jugulée ? ».  Avant de conclure « Plus que jamais, nous sommes submergés par la nostalgie de ces moments de bonheur qui s’éloignent. Avec une bonne dose d’angoisse. Il ne faudrait pas que le virus venu de Chine préfigure le règne des échoppes de cuisine chinoise à emporter. Demain, nous voulons encore manger avec des fourchettes, pas seulement avec des baguettes ».

Et c’est précisément cette dernière phrase qui ne passe pas auprès de la rédaction du Parisien et de nombreux internautes qui se sont exprimés sur les réseaux sociaux.

Malentendu

Cet édito a donc provoqué de vives réactions. « Les syndicats et la Société Des Journalistes tiennent à se désolidariser publiquement de ces propos, qui n’ont pas leur place dans le journal, et compromettent bien malgré eux les journalistes de la rédaction », a écrit la SDJ dans un communiqué.

L’intersyndicale et la Société des journalistes ont discuté avec le directeur des rédactions, Jean-Michel Salvator. Ce dernier a répondu : « J’enregistre que cette chute a pu choquer certains mais je ne suis pas du tout de votre avis. J’ai pris cette chute pour une pirouette, un trait d’humour, et non comme une prise de position politique, encore moins comme une réflexion populiste, raciste ou xénophobe. C’est un malentendu et on ne peut pas nous suspecter de ne pas partager les mêmes valeurs. »

« Il ne faut pas en faire une affaire d’Etat. Une réaction dans le journal serait très exagérée et la mention d’un correctif, démesurée. Car, je le répète, il n’y a aucune ambiguïté sur le fond. » Une absence de mise au point que les syndicats « ont regrettée et condamnée », a-t-il ajouté.

 

 

Chloé Juhel