Une mise à l’abri espérée pour les mineurs isolés étrangers qui campent devant le Conseil d’Etat

 Une mise à l’abri espérée pour les mineurs isolés étrangers qui campent devant le Conseil d’Etat

France, Paris, 06-12-2022. Campement de mineurs isolés étrangers, installé devant le Conseil d’Etat à Paris à l’initiative de plusieurs associations. Maxime Gruss / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Des mineurs isolés étrangers installés dans des tentes, face au Conseil d’Etat. Leur but, interpeller les institutions sur leur situation et obtenir un hébergement pérenne.

 

Depuis le 2 décembre, plus de 400 mineurs isolés étrangers ont posé leurs tentes devant le Conseil d’Etat. Initialement installés au campement d’Ivry-sur-seine (94), ceux-ci se sont déplacés devant ce lieu symbolique, pour avoir ce qu’ils n’ont pu obtenir dans le Val-de-Marne, à savoir un hébergement pérenne. Et il semblerait que ça porte ses fruits puisque lundi dernier (5 décembre), la préfecture du Val-de-Marne a informé les associations qui accompagnent les mineurs « qu’environ 500 places ont été mises à disposition pour les héberger ». Cependant, cette mise à l’abri est soumise à une condition : que les mineurs reviennent au campement d’Ivry-sur-Seine.

Mise à l’abri immédiate

Les associations qui soutiennent les mineurs, comme Médecins sans frontières ou encore Utopia 56, exigent des garanties concernant un hébergement qui devient de plus en plus urgent. La situation météorologique, le froid, usent ces jeunes qui campent maintenant depuis six mois dans des conditions difficiles. Pour les associations, lA mise à l’abri doit être immédiate. En outre, elle est nécessaire mais pas suffisante, elle « représente une solution temporaire qui ne saurait remplacer la mise à disposition (…) de places dans des hébergement adaptés et pérennes au sein des dispositifs de protection de l’enfance », soulignent les soutiens. 

Minorité et prise en charge

« La France, signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant, doit appliquer le principe de présomption de minorité et prendre en charge ces jeunes jusqu’à ce qu’un juge des enfants ait statué sur leur âge » rappellent les associations.

Dans un communiqué d’octobre dernier, Utopia 56 rapportait que le temps de leur recours, selon les chiffres du collectif « Jeunes Exilés en Danger », 73% d’entre eux se retrouvent à la rue. C’est pourquoi, malgré l’annonce de la préfecture du Val-de-Marne, les associations tentent de maintenir la pression afin d’obtenir une mise à l’abri immédiate. 

Charly Célinain