Zineb Mekouar honorée par l’Académie française
Souviens-toi des abeilles est une œuvre à plusieurs niveaux de lecture : fable écologique, conte initiatique, roman de filiation
Un prix prestigieux pour une œuvre d’imagination de Zineb Mekouar et une voix marocaine primée pour sa poésie de l’intime.
L’Académie française a décerné le prix Henri de Régnier 2025 à Zineb Mekouar pour son roman Souviens-toi des abeilles, publié en mai 2024 chez Gallimard, dans la collection Blanche. Ce prix, l’un des grands prix littéraires de l’Académie, récompense une œuvre marquante d’imagination. Avec ce deuxième roman, l’autrice franco-marocaine confirme la force de sa plume et son ancrage dans une littérature à la fois poétique, enracinée et universelle.
Un Maroc rural entre mémoire et silence
L’intrigue se déroule dans un village isolé du Haut Atlas, où Anir, 10 ans, grandit entre les récits légendaires de son grand-père apiculteur et les non-dits de sa mère. À travers le monde fragile des abeilles, l’enfant découvre un langage de transmission, de deuil et de sacralité naturelle. Mais sous les apparences d’un conte, se trame un drame familial enfoui, alors que la région est frappée par une sécheresse alarmante, reflet de l’érosion autant climatique que mémorielle.
Entre fable écologique et drame initiatique
Souviens-toi des abeilles est une œuvre à plusieurs niveaux de lecture : fable écologique, conte initiatique, roman de filiation. La langue de Zineb Mekouar, à la fois limpide et vibrante, explore les émotions enfouies, la résilience féminine et la manière dont les enfants deviennent les porteurs silencieux de blessures collectives. Le point de vue enfantin donne au texte une pudeur et une lucidité rare sur des sujets aussi sensibles que la perte, la dissimulation, et l’espoir.
Une trajectoire littéraire en pleine ascension
Née à Casablanca et installée à Paris depuis 2009, Zineb Mekouar est diplômée de Sciences Po et HEC Paris. Avant de se consacrer à l’écriture, elle a travaillé dans le conseil en stratégie, les politiques publiques, et le plaidoyer pour les droits humains, notamment sur les questions d’égalité femmes-hommes.
Son premier roman, La Poule et son cumin (JC Lattès, 2022), avait déjà conquis la critique. Finaliste du Prix Goncourt du premier roman, il mettait en scène deux jeunes femmes issues de milieux opposés, révélant avec finesse les fractures invisibles qui traversent la société marocaine contemporaine.
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