Affaire Zecler : recours contre l’aide financière aux policiers

 Affaire Zecler : recours contre l’aide financière aux policiers

Le producteur Michel Zecler qui a été violenté dans son studio d’enregistrement par quatre policiers, le 21 novembre 2020, après avoir été interpellé dans la rue, pour défaut de port de masque. AURORE MESENGE / AFP

SOS Racisme dépose un recours en justice contre la décision de faire bénéficier les agresseurs de Michel Zecler de l’aide financière de l’Etat.

Protection fonctionnelle

Le 21 novembre dernier, dans le cadre d’une interpellation, le producteur Michel Zecler avait été roué de coups par quatre policiers. Ceux-ci ont été mis en examen dont trois pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».

Pourtant, le préfet de police de Paris acceptait de leur accorder la protection fonctionnelle. Celle-ci permet à un agent public d’être protégé par l’administration « s’il est victime d’une infraction à l’occasion ou en raison de ses fonctions ».

Cette protection comprend l’assistance juridique ainsi que la réparation des préjudices. Ce mardi 26 janvier, SOS Racisme a déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris. Pour demander l’annulation d’une « décision aberrante » selon les mots de l’association.

Banalisation

« Faut-il comprendre que la décision d’accorder la protection fonctionnelle à ces policiers signifie que le préfet de police considère une agression raciste comme une faute de service ? » interroge SOS Racisme dans un communiqué.

L’association pointe « un signal de nature à banaliser le racisme » au sein de la police, envoyé par le préfet de police. En outre Dominique Sopo, président de SOS Racisme, s’interroge également quant au fait que l’accord de cette protection fonctionnelle aux policiers coupables de cette agression n’ait « entraîné aucune condamnation de la part du ministère de l’Intérieur ».

Complaisance ?

« Aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé », regrettait Macron dans un interview au média Brut, le 4 décembre dernier, quelques jours après l’agression de Michel Zecler. « On est identifié comme un facteur de problème et c’est insoutenable », soutenait-il.

Peu après, le Président de la République annonçait un « Beauvau de la sécurité » qui sera officiellement lancé lundi prochain (1er février). Une mesure qui ne semble pas convaincre le président de SOS Racisme. Ce dernier met le ministère de l’Intérieur face à ses responsabilités : « Faut-il comprendre que, une fois de plus, le ministre de l’Intérieur se comportera en chef de corporation et non pas en responsable d’une administration soumise aux règles déontologiques ? ».

 

Charly Célinain