Alger autorise le survol d’un avion militaire français : vers un réchauffement diplomatique ?

 Alger autorise le survol d’un avion militaire français : vers un réchauffement diplomatique ?

Depuis le début de l’intervention française en 2012, l’ouverture de l’espace aérien de l’Algérie, frontalière du Mali, assurait à la France une route directe pour le ravitaillement de ses forces sur le terrain

L’Algérie a autorisé jeudi un avion militaire français à survoler son territoire. Une première depuis le mois d’octobre. L’autorisation peut s’expliquer comme un geste de bonne volonté d’Alger pour améliorer les relations entre les deux pays, qui ont connu une forte dégradation fin 2021.

Les avions militaires français ne pouvaient jusqu’ici plus survoler l’Algérie.  Une décision prise dans un contexte de conflit entre l’Algérie et la France après la diffusion par Le Monde de propos peu amènes attribués à Emmanuel Macron.

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Mais, jeudi, un Airbus A330 MRTT de transport de l’Armée e l’Air et de l’Espace a obtenu l’accord formel des autorités locales selon l’état-major des armées françaises. La « demande est passée par l’ambassade de France. Comme à chaque fois qu’un avion militaire survole un territoire étranger », indique la même source. Les « autorités algériennes nous avaient prévenus que c’était possible », a ajouté l’état-major.

 

Nouvel épisode de la relation mouvementée entre Paris et Alger

Cette autorisation de survol s’inscrit par ailleurs à point nommé alors que Paris et ses partenaires européens ont officialisé leur retrait militaire du Mali. Depuis le début de l’intervention française en 2012, l’ouverture de l’espace aérien de l’Algérie, frontalière du Mali, assurait à la France une route directe pour soutenir ses forces sur le terrain. Depuis octobre, les avions français devaient rallonger leurs parcours en contournant l’immense territoire algérien.

Au même moment, Alger demandait le « rappel immédiat » de son ambassadeur à Paris. Elle réagissait alors à des propos d’Emmanuel Macron dans le journal Le Monde. Le président français avait affirmé que l’Algérie, après son indépendance en 1962, s’était construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire ». Il avait également questionné l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.

 

Renouer les relations

Les deux pays s’emploient depuis à renouer leur relation. Dernier élément en date du rapprochement bilatéral, l’ambassade d’Algérie en France a salué il y a dix jours la « dynamique ascendante d’apaisement » entre Alger et Paris.

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Jeudi, le chef d’état-major français, Thierry Burkhard, a indiqué s’être entretenu avec son homologue algérien, le général Saïd Chanegriha. Au menu de cet appel : « échanges sur la situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne, en particulier sur la menace terroriste. Volonté commune de renforcer la coopération entre nos deux armées », a précisé le général sur Twitter.

Rached Cherif