L’Opep décide une réduction de sa production pétrolière

 L’Opep décide une réduction de sa production pétrolière

Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal (C) pose avec les ministres du Pétrole des pays membres de l’OPEP et d’autres fonctionnaires participant à la session d’ouverture du 15e Forum international de l’Energie à Alger le 27 septembre 2016. RYAD KRA


 


Les pays membres de l’Opep ont décidé hier soir à Alger de réduire leur production à un niveau oscillant entre 32,5 millions de barils/jour à 33 millions de barils/jour. 


Coup de théâtre ! La réunion informelle des pays membres de l’Opep, tenue mercredi à Alger et vite transformée en conclave extraordinaire, a débouché sur une décision aussi inattendue qu’inespérée que d’aucuns ont qualifié d’historique : baisser  la production  pétrolière à un niveau oscillant entre 32,5 millions à 33 millions de barils/jour alors qu’elle est actuellement  de 33,47 millions de barils/jour, soit une réduction qui pourrait atteindre les  750 000 barils/jour.


Nombre  d’experts et d’observateurs s’étaient pourtant montrés très circonspects de voir la réunion informelle d’Alger, simple espace d’échanges, déboucher sur une quelconque décision. Mais c’était compter sans la détermination de la partie algérienne qui a fait montre d’un activisme débordant (plus de 40 réunions de tractations) pour convaincre les dirigeants des pays membres de l’Opep,  Saoudiens et Iraniens en tête, de la nécessité d’une réduction de la production pétrolière sur un marché accusant une surabondance de 2 millions de barils.  


Se félicitant des « résultats historiques » de cette réunion qui a duré plus de 6 heures, Mohamed Bin Saleh al-Sadda, président de l’Opep et ministre qatari du Pétrole, a déclaré lors d’une conférence de presse : «grâce à une excellente concertation et compréhension entre les membres de l’Opep, nous sommes parvenus (…) à cibler une réduction à un niveau allant entre 32,5 millions de barils par jour (mbj) et 33 mbj et nous nous sommes mis d’accord de mettre en place un comité technique pour étudier les mécanismes de partage des quotas ».


Et d’ajouter : «Nous avons (…) demandé aux principaux pays de l’Opep de coordonner leurs efforts afin d’accélérer ce processus d’équilibrage (du marché) avec la participation d’autres pays producteurs en dehors de l’Organisation et qui ont montré leur volonté de coopérer pour stabiliser le marché ».


Selon le ministre qatari, la date de la mise en œuvre de cet accord  sera fixée lors de la prochaine réunion ordinaire de l’Opep prévue le 30 novembre prochain à Vienne. Précision de taille : trois pays, l’Iran, la Libye et le Nigeria bénéficieront d’un traitement spécial.


Ravis par la tournure prise par cet événement, le ministre algérien de l’Energie a, lui aussi, qualifié la décision de l’Opep d’« historique » qui, selon lui, permettra à cette organisation de « récupérer sa fonction de "monitoring" du marché pétrolier qu'elle avait perdu il y a longtemps. Effet immédiat de cette décision : les cours de pétrole repartent à la hausse et gagnent plus de 2 dollars  en un laps de temps très court.


 


Yacine Ouchikh 

Yacine Ouchikh