La maison de Rosa Parks exilée en Allemagne

 La maison de Rosa Parks exilée en Allemagne

L’artiste américain Ryan Mendoza posant devant la maison de Rosa Park


L’édifice était promis à la démolition. La maison de la pionnière des droits civiques américains aa été sauvée puisqu’elle a quitté Détroit pour déménager à Berlin. Ce voyage un peu particulier est l’œuvre de l’artiste Ryan Mendoza.


La maison de deux étages a été démontée brique par brique puis a traversé l’Atlantique dans des conteneurs avant d’être reconstruite dans le jardin de cet artiste américain qui vit à Berlin. Coût de l’opération : 30 000 dollars. Les institutions américaines n’ont d’ailleurs pas souhaité la subvention de ce voyage outre-Atlantique. Pour l’artiste américain, cette traversée est « comme un miroir tendu entre son pays, les Etats-Unis, où l’élection à la présidence de Donald Trump a révélé et accentué les divisions et l’Allemagne » qui a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile ces deux dernières années.



500 dollars



Rosa Parks a vécu dans cette bâtisse, qui appartenait au départ à son frère, durant deux années, de 1957 à 1959. Période pendant laquelle elle a dû fuir le sud des Etats-Unis pour Detroit. La nièce de la pionnière des droits civiques aux Etats-Unis l’avait rachetée pour 500 dollars mais ne disposait pas des fonds nécessaires pour la rénover. Or aujourd’hui, vu son état de délabrement, elle faisait partie de la liste de bâtiments que la ville de Détroit devait détruire.



Mur détruit



« Ce n’est peut-être pas une coïncidence si la ville qui accueille cette maison est née d’un mur qui a été détruit, et si le pays qui la perd est celui qui veut en construire un », explique Ryan Mendoza. L’artiste a ouvert les portes de son jardin pour exposer cette maison si particulière aux visiteurs lors du festival d’art berlinois « Gallery Weekend » qui s’est tenu il y a quelques jours. Il y a plus de 60 ans, le 1er décembre 1955, Rosa Parks, femme noire-américaine, refusait de céder sa place à un homme blanc dans un bus, à Montgomery, dans l’Etat de l’Alabama. Sans le savoir, l’action de cette couturière lançait le mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis.


Chloé Juhel

Chloé Juhel