Centres de rétention administrative: détournement d’usage des tests Covid

 Centres de rétention administrative: détournement d’usage des tests Covid

GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Etre testé et expulsé ou refuser et être condamné. Voici le choix auquel sont confrontées les personnes enfermées dans les centres de rétention administrative (CRA).

 

Fermeture refusée

Malgré l’impossibilité de respecter les gestes barrières, ou d’isoler les personnes contaminées. Malgré les demandes de fermeture émanant des associations de défense des droits de l’homme, et d’autorités telles que le CGLPL et le Défenseur des droits, le gouvernement a décidé de maintenir le fonctionnement des CRA pendant la crise sanitaire. En outre, pendant plusieurs mois, les expulsions étaient impossibles du fait de la fermeture des frontières des États vers lesquels elles ont été ordonnées.

 

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Peur de l’expulsion

Selon l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE), la situation a quelque peu changé depuis début septembre. Certains pays acceptent de recevoir des expulsés « à condition que les autorités françaises présentent un test PCR négatif récent ». L’OEE dénonce le détournement d’une mesure de santé publique pour expulser : « Si elles souhaitent évidemment être testées pour protéger leur santé, notamment lorsque des cas positifs sont identifiés dans le CRA où elles se trouvent, elles ne peuvent consentir librement à le faire car elles risquent alors d’être expulsées ».

 

Condamnation

Pour l’OEE, la situation devient donc intenable pour les personnes en rétention. Si elles ont « en principe le droit de refuser d’être testées », elles peuvent ensuite se retrouver poursuivies « pour obstruction à l’exécution de leur « éloignement » ». Toujours selon l’observatoire de l’enfermement des étrangers, plusieurs personnes ont été condamnées à des peines de prison fermes ou avec sursis. Aujourd’hui, comme ce qui avait été demandé au plus fort de la crise sanitaire, l’OEE réitère sa demande de fermeture des centre de rétention administrative.

Charly Célinain