Commerce : la nécessaire « coopétition » entre la France et le Maroc

 Commerce : la nécessaire « coopétition » entre la France et le Maroc

L’ambassadeur du Maroc en France, Mohamed Benchaâboun (DR)

Dans les salons feutrés de la Maison des Polytechniciens à Paris, la chambre de commerce franco-arabe a animé une conférence : « Maroc-France : un avenir de « coopétition » à construire ». Au menu, liens entre les deux pays, réindustrialisation et horizon euro-africain en ligne de mire.

Il y avait du beau monde à l’invitation de la chambre de commerce franco-arabe à Paris. Du ferroviaire à l’outsourcing en passant par l’énergie, les grands patrons ont fait le déplacement pour rencontrer le nouvel ambassadeur du Maroc en France et ancien ministre de l’économie et des finances, Mr Mohamed Benchaâboune. Le but : apprendre à mieux gérer les relations commerciales franco-marocaines et travailler à  un meilleur échange de valeurs.

Lors de son discours, le président de la Chambre de commerce franco-arabe, Vincent Reina indique les bonnes relations entre les deux pays et « les défis que doit relever le Maroc » après la pandémie de Covid-19. Il soulève aussi les avancées du Royaume avec Made in Morocco et Morocco now. Il relève le mot « coopétition qui signifie que l’on peut être partenaires, ou concurrents, notamment dans le champ africain. »

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Un Maroc qui a su faire les bons choix économiques

Entre une Europe « qui voit le retour du tragique à ses portes » et l’Afrique « forte de sa jeunesse et de ses ressources naturelles« , l’Ambassadeur du  Maroc en France, Mohamed Benchaâboun a relevé la volonté européenne d’investir massivement en Afrique mais aussi le rôle que compte jouer le Maroc dans cette relation euro-africaine.

Dans le cadre de la promotion économique du Maroc, l’ancien ministre des finances a pu affirmer les atouts dont dispose le Royaume (position géopolitique, modèle de stabilité, économie ouverte sur le monde, réformes fiscales, etc..). Les politiques sectorielles, la charte d’investissement ou la mise en place de développement durable viennent compléter le rôle croissant qu’entend jouer le Royaume. « Le Maroc parie sur une coopération avec ses partenaires et en premier lieu avec la France à la hauteur des enjeux et des défis de la région. » a exprimé M. Benchaâboun.

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Du partenariat gagnant-gagnant

En ce qui concerne la « coopétition », l’ambassadeur le voit comme un partenariat « gagnant- gagnant pour les entreprises qui considèrent le Maroc non comme un simple marché, mais comme un partenaire, avec transfert de savoir-faire, formation, création d’emplois. » Outre ses opportunités (jeunesse, formation, complémentarités), le Royaume peut aussi faire partie de projets de colocalisation dans l’axe euro-méditerranéen.

Pour le Maroc, il faut passer par la naissance d’écosystèmes avec des maillages de PME et TPE, des travaux conjoints dans des filières d’avenir (intelligence artificielle, biotech, deeplearning,..) et la prise en compte de la « dimension durable et décarbonisation ». Mohamed Benchaâboun a insisté sur la volonté pour le Royaume et la France de « passer d’une stratégie défensive à une stratégie conjointe plus « offensive » afin d’élargir nos marchés. »

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L’Afrique en ligne de mire

Le hub que représente le Maroc pour l’Afrique est revenu dans les discussions entre patrons français et marocains. Ainsi, que ce soit le port de Tanger-Med qui approvisionne dorénavant une grande partie de l’Afrique de  l’Ouest mais aussi celui de Dakhla qui est devenue un hub régional, le Royaume fait office de belle carte à jouer pour « une stratégie d’intermédiaire entre l’Europe et l’Afrique. »

Enfin, l’ancien ministre des finances a fait sienne la volonté de faire coïncider « la France qui dispose du Plan France 2030 et le Maroc qui dispose du Nouveau modèle de développement« . Pour lui, ils « peuvent se projeter dans l’avenir et construire ce partenariat triangulaire qui donne ses lettres de noblesse à cette coopération Sud-Sud. »

 

 

Yassir Guelzim

Yassir GUELZIM

Journaliste Print et web au Courrier de l'Atlas depuis 2017. Réalisateur de documentaires pour France 5.