La France prépare une campagne de bombardement de l’État islamique en Syrie

 La France prépare une campagne de bombardement de l’État islamique en Syrie

Un Mirage 2000 de l’Armée de l’air au décollage. Joel Saget/AFP


La France va mener dès mardi des vols de reconnaissance au dessus de la Syrie en vue d’une éventuelle campagne de bombardement, a annoncé lundi matin François Hollande à la presse. Une annonce, qui trouve un écho favorable dans l’opposition, et qui intervient dans la foulée de la vague d’émotion suscitée par la mort d’un nombre croissant de migrants fuyant la guerre en Syrie.


 


Les Français favorables à des frappes contre Daesch


Devant la presse, François Hollande a indiqué qu’il a demandé « au ministre de la Défense que dès demain puissent être menés des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie », a-t-il ajouté. « Ils permettront d'envisager des frappes contre Daesh en préservant notre autonomie de décision et d'action. » Selon un sondage Odoxa paru dimanche dans Le Parisien, les Français sont favorables (61 %) à ce que les troupes françaises participent à une intervention militaire au sol en Syrie contre Daech.


Le chef de l'État français a en revanche jugée « inconséquent (e) » et « irréaliste » l'idée d'envoyer des forces au sol dans ce pays et exclu une telle éventualité. « Ma responsabilité, c'est d'assurer que nous puissions être informés au mieux des menaces qui pèsent sur notre propre pays, pour y faire face », a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse de rentrée.


 


Bruno le Maire pour une intervention au sol


Cette évolution de la position de la France – qui bombarde déjà Daesh en Irak aux côtés de la coalition menée par les États-Unis – fait suite à la vague d’émotion suscitée par la photo du petit Aylan, 3 ans, mort sur une plage en tentant de gagner l’Europe pour fuir la guerre en Syrie. Mais, même s’il a réaffirmé qu’« Assad doit partir », le locataire de l’Élysée n’a annoncé aucune action militaire contre les forces loyalistes pourtant responsables de la majorité des pertes civiles du conflit et des déplacements de populations.


De même que l’opinion publique, l’opposition semble acquise à l’idée de mener des raids contre les jihadistes en Syrie. L’ancien premier ministre Alain Juppé (Les Républicains) s’est prononcé dimanche 6 septembre en faveur de raids aériens contre le groupe État islamique (EI) en Syrie. « Je suis favorable à l’extension des frappes aériennes qui existent aujourd’hui en Irak, dans le cadre d’une coalition, en territoire syrien », a-t-il affirmé au Grand Rendez-Vous Europe 1-Le Monde-iTélé.


Le maire de Bordeaux s’est cependant positionné contre une intervention au sol, contrairement à un autre candidat à la primaire des Républicains, Bruno Le Maire, qui a plaidé, dimanche dans une tribune au Monde, en faveur de l’envoi de troupes au sol.


Rached Cherif


(Avec AFP)

Rached Cherif