Gaza : Israël accusé par les ONG de « politiser l’aide »

Des camions et des engins de chantier égyptiens font la queue du côté égyptien du poste-frontière de Rafah avec la bande de Gaza, le 26 octobre 2025. STRINGER / AFP
Une quarantaine d’ONG dénoncent un nouveau protocole mis en place par les autorités israéliennes, qui retarde les opérations humanitaires.
Dans un communiqué (24 octobre), 41 organisations internationales, dont Oxfam et le Secours Islamique France (SIF), dénonçaient l’entrave aux opérations humanitaires urgentes à Gaza. En cause, un nouveau processus restrictif d’enregistrement des ONG instauré par les autorités israéliennes.
« Entre le 10 et le 21 octobre, 99 demandes de livraison d’aide à Gaza (eau, nourriture, tentes, fournitures médicales…) soumises par des ONG internationales ont été rejetées (…) Les trois quarts de ces refus ont été ont été motivés par le fait que les organisations n’étaient « pas autorisées » à acheminer de l’aide humanitaire à Gaza » regrettaient les organisations signataires du communiqué.
Nouvelles mesures
« [Les enregistrements d’ONG] risquent d’être rejetés sur la base d’allégations arbitraires et politisées, telles que la « délégitimation d’Israël » ou l’expression d’un soutien à l’obligation de rendre des comptes pour les violations israéliennes du droit international » soulignaient les organisations.
Le soutien public à un boycott d’Israël « au cours des sept dernières années par le personnel, un partenaire, un membre du conseil d’administration ou un fondateur », serait un des motifs de rejet selon les organisations.
En outre, ces dernières sont désormais « tenues de soumettre à Israël des listes complètes de personnel et d’autres informations sensibles sur le personnel et leurs familles lorsqu’elles demandent leur enregistrement ». Une condition qui pourrait compromettre la sécurité du personnel, s’inquiètent les ONG.
Aide politisée
« De telles exclusions ciblées montrent clairement que les autorités israéliennes continuent de restreindre et de politiser l’aide, en violation à la fois des termes et de l’esprit de l’accord de cessez-le-feu » déploraient les organisations.
Les nouvelles conditions d’enregistrement des ONG, et surtout les rejets de leurs demandes, vont à l’encontre du bon acheminement de l’aide, une obligation rappelée par un avis de la Cour internationale de Justice (22 octobre).
« L’accès humanitaire est une obligation légale au regard du droit international (…) Le cessez-le-feu doit garantir une fin durable des hostilités et assurer la circulation libre, sûre, respectueuse des principes humanitaires et continue de l’aide » rappelaient les organisations.
