L’Europe veut que les produits en provenance des colonies israéliennes soient étiquetés

 L’Europe veut que les produits en provenance des colonies israéliennes soient étiquetés

Belgique. Le siège de la Commission européenne à Bruxelles. DANIEL KALKER / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP


 


Une nouvelle qui était attendue et qui nous réjouit au plus haut point : ce mercredi 11 novembre, la Commission européenne a demandé aux 28 Etats membres de l'union de mettre en œuvre l’étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens, occupés depuis 1967, selon un communiqué officiel.


 


La décision controversée, reportée à plusieurs reprises et à laquelle s’oppose vivement Israël, a été adoptée lors d’une réunion du collège des commissaires européens à Bruxelles. Aujourd’hui les produits des colonies israéliennes – tous illégaux au regard du droit international– sont étiquetés comme fabriqués en Israël. La provenance précise devra donc désormais être indiquée sur l’étiquette des produits.



L’Union européenne considère qu’il s’agit avant tout d’une mesure « technique » visant à informer les consommateurs européens et non d’une décision « politique » comme l’affirme le gouvernement israélien.


L’argument n’a visiblement pas convaincu : le porte-parole israélien des Affaires étrangères a immédiatement condamné l’annonce et convoqué le représentant de l’UE en Israël. Il s’est ému du « deux poids, deux mesures » pratiqué selon lui par l’Union européenne alors qu’il y a plus de 200 querelles territoriales dans le monde et qu’Israël est actuellement confronté à une « vague de terrorisme ».


« L’étiquetage des produits ne fait pas avancer le processus politique entre Israël et les Palestiniens, au contraire. L’étiquetage renforcera les éléments radicaux qui soutiennent le boycott d’Israël et dénient à Israël le droit d’exister ».


Cette mesure « pourrait avoir des répercussions sur les relations entre Israël et l’Union européenne ». Le pays avait déjà averti, mardi 10 novembre, qu’une telle décision aurait des « implications politiques ».Pourtant, les produits concernés représentent « moins de 1% » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission.


Mais l’ambassadeur israélien avait pour sa part évalué les produits visés à « 2% à 3% » des exportations israéliennes vers l’UE, soit une valeur à 200 millions de dollars (187 millions d’euros) chaque année.



Mais plus que son impact commercial, le gouvernement de droite de Benyamin Netanyahou craint que la mesure européenne ne « soutienne et encourage » le mouvement international BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) contre Israël. Un mouvement qui monte en puissance.



L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a salué une mesure positive, mais « insuffisante ». « Les produits issus d’un crime de guerre doivent être interdits, pas seulement étiquetés ».


Le coordinateur général du Comité national palestinien de BDS, Mahmoud Nawajaa, s’est également félicité de la décision :« Elle montre que les gouvernements européens réagissent à l’opinion publique, aux campagnes de la société civile, comme à l’intransigeance israélienne, et deviennent plus enclins à engager certaines actions élémentaires contre les violations par Israël du droit international (…) ».

Une annonce qu’il a toutefois nuancée, rappelant que « mettre en place quelques étiquettes sur un petit nombre de produits israéliens n’est pas une réponse à la mesure des crimes de guerre israéliens continus ».


Avec AFP 


Nadir Dendoune

Nadir Dendoune