Jeux Olympiques : un arrêté pour protéger ou pour éloigner les migrants de Paris ?

 Jeux Olympiques : un arrêté pour protéger ou pour éloigner les migrants de Paris ?

Illustration/Evacuation campement de migrants sur les quais de Seine. LUCAS BARIOULET / AFP

La Préfecture de Police a émis un arrêté pour évacuer les campements de migrants des quais de Seine à Paris. Une initiative soupçonnée par les associations d’avoir un lien avec les JO.

Hier (6 mars), un arrêté déposé par le préfet de Police ordonne l’évacuation des campements installés irrégulièrement sur les quais de la Seine, à Paris. Cette décision a été justifiée par le fait que, avec la crue, la Seine a été placée en « vigilance jaune, risques de débordements et de dommages localisés ».

La Préfecture de Police a donc agi parce que « la vie des occupants de ces campements, estimés à environ 420 personnes par la mission des urgences sociales de la Ville de Paris, se trouve en danger ». Toujours selon l’arrêté, l’évacuation était qualifiée d’immédiate.

« Nettoyage social » ?

Si le préfet évoque des risques pour les personnes occupants les quais de Seine, plusieurs associations ont une autre explication concernant cette évacuation. C’est notamment le cas de l’association Utopia 56 qui s’exprimait (6 mars) sur X suite à l’annonce de cet arrêté :

« La préfecture de police de Paris vient de déposer un arrêté d’expulsion pour tous les quais de Seine intra-muros. Cela concerne près de 400 personnes. La chasse à l’homme pré-JO a commencé ».

Elle se place donc sur la même ligne que plusieurs associations dénonçant, depuis plusieurs mois, un « nettoyage social » de la capitale en amont des Jeux Olympiques.

Et après ?

Le mois dernier (6 février), un campement situé sous le pont Charles-de-Gaulle (Paris 12e) avait été évacué. 72 personnes avaient été prises en charge, parmi lesquelles 46 avaient été transférés en province et une vingtaine en Île-de-France. Sur X, le collectif Accès au droit interrogeait :

« On continue d’éloigner les exilés de Paris. (…) Après trois semaines de prise en charge, il se passera quoi ? Un retour à la rue ? ».

Une interrogation qui devrait se renouveler si les évacuations de migrants venaient à se multiplier avant les Jeux Olympiques. De leur côté, les autorités rappelaient que, chaque nuit, 120 000 personnes étaient hébergées au titre de l’urgence en Île-de-France.

 

Charly Célinain