Le roman « Bilqiss » de la franco-marocaine Saphia Azzeddine sera adapté au cinéma

 Le roman « Bilqiss » de la franco-marocaine Saphia Azzeddine sera adapté au cinéma

Outre Bilqiss, la journaliste et écrivaine a publié « Confidences à Allah » en 2005, son premier roman à succès

«Bilqiss» signé Saphia Azzeddine sera bientôt adapté au cinéma, aux États-Unis, par le réalisateur Oualid Mouaness.

 

C’est le célèbre metteur en scène libano-américain Oualid Mouaness qui est à la manœuvre. Le film est produit par la société américaine de cinématographie Kennedy/Marshall et K Films de Khadija Alami. Il sera tourné entre les États-Unis et le Maroc. Saphia Azzeddine, une franco-marocaine native d’Agadir est l’autrice du livre porté à l’écran.

Publié en 2015, « Bilqiss» est le nom du personnage central. Une « femme indocile dans un pays où il vaut mieux être n’importe quoi d’autre et si possible un volatile ». Jugée, condamnée et bientôt lapidée à travers un procès grotesque, cette femme frondeuse et libre, « qui se réapproprie Allah » a osé un matin appeler les fidèles du quartier à la prière pendant que le muezzin dormait. Qu’à cela ne tienne, Bilqiss décide d’affronter coutumes et préjugés et de prendre sa vie en main.

Le texte traduit la colère vis-à-vis de « la répression des femmes au Moyen-Orient » ainsi que « des religions mal interprétées pour servir le patriarcat ». Les perceptions « occidentales erronées » sont également pointées par Saphia Azzeddine. Incarnées dans le roman par une journaliste américaine qui couvre le procès et ne comprend rien à cette société dont les codes lui échappent totalement.

L’histoire a visiblement inspiré le réalisateur et producteur de documentaires et de vidéo-clips, Oualid Mouaness. Ce sera son deuxième long-métrage après «1982 », sorti en 2019 et salué par la critique. Le scénario sera écrit en collaboration avec Saphia Azzeddine, apprend-on.

En combattant l’extrémisme

Outre Bilqiss, la journaliste et écrivaine a publié « Confidences à Allah » en 2005, son premier roman à succès. Il a été adapté dix ans plus tard en bande dessinée par Eddy Simon et Marie Avril. Elle a également réalisé « Mon père est femme de ménage » en 2011, avec François Cluzet en tête d’affiche. Ce long-métrage est le fruit de l’adaptation de son deuxième roman éponyme, paru en 2009. Le film remporte le prix du public, lors de sa présentation au Festival International du film comédie de l’Alpe d’Huez. Les critiques sont restées toutefois très mitigées, et un box-office à moins de 300 000 entrées.

L’histoire de Bilqiss se déroule entre New York et le Moyen-Orient. Elle met l’accent sur des femmes fortes qui défient leurs familles et leur culture, en combattant au passage l’extrémisme. Les métaphores obsédantes de l’autrice elle-même.

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Mishka Gharbi