Matteo Salvini comparaît pour avoir bloqué en mer un bateau de migrants

 Matteo Salvini comparaît pour avoir bloqué en mer un bateau de migrants

Photo de fond (Alessandro SERRANO / AFP) : Le navire de l’ONG espagnole de sauvetage de migrants Open Arms, au large de l’île italienne de Lampedusa le 17 août 2019, empêché par Matteo Salvini (Photo de Andreas SOLARO / AFP) de permettre le débarquement des migrants.

Matteo Salvini, le vice-Premier ministre italien, est entendu dans un procès pour savoir s’il a empêché illégalement le débarquement de migrants en août 2019.

 

Le chef de la Ligue antimigrants et allié de la Première ministre Giorgia Meloni rejette fermement les accusations de privation de liberté et d’abus de pouvoir pesant contre lui. Matteo Salvini est accusé, devant un tribunal de Palerme, où son procès a débuté en octobre 2021, d’avoir utilisé sa position de ministre pour bloquer 147 migrants en mer.

Le ministre de l’Intérieur d’alors avait refusé de les laisser débarquer d’un navire de sauvetage de l’ONG espagnole Open Arms alors que leur état de santé se dégradait rapidement. Il encourt jusqu’à 15 ans de prison pour séquestration, avec la circonstance aggravante que des mineurs se trouvaient à bord du navire.

Devoir de ministre

Connu pour ses positions populistes mettant « les Italiens d’abord », Matteo Salvini a utilisé à de multiples reprises les attaques contre les migrants pour renforcer son capital politique.

En 2019, alors qu’il faisait partie du gouvernement de coalition de Giuseppe Conte, il avait imposé la fermeture des ports italiens, refusant ainsi l’entrée des navires d’ONG secourant les migrants entreprenant la traversée périlleuse de la Méditerranée depuis les côtes africaines.

Matteo Salvini avait justifié cette politique par des raisons de sécurité, affirmant qu’il s’agissait de lutter contre les passeurs organisant le transport à prix d’or des migrants sur des embarcations surchargées et non sécurisées.

Saut dans la mer

Le bateau d’Open Arms avait été bloqué en mer pendant près de trois semaines. La santé physique et mentale des migrants était en péril, avec des conditions sanitaires dégradées et notamment une épidémie de gale.

Certains d’entre eux, désespérés, s’étaient même jetés à la mer, faisant la une des médias internationaux. Finalement, les migrants avaient été autorisés, par une décision de justice, à débarquer à Lampedusa, une petite île italienne située au large de la Tunisie.

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Chloé Juhel