Lits réservés aux Ukrainiens non utilisés : des associations demandent leur réquisition

 Lits réservés aux Ukrainiens non utilisés : des associations demandent leur réquisition

Le centre d’exposition Paris Event Center, où sont hébergés des réfugiés ukrainiens. Capture d’écran Google Street View

Depuis fin août, les déplacés qui fuient la guerre en Ukraine sont pris en charge sur un site d’exposition du nord-est parisien, le Paris Event Center. Or le flux d’arrivants baisse régulièrement, laissant des capacités d’accueil inutilisées. Plusieurs associations d’aide aux migrants réclament leur réquisition pour abriter des exilés d’autres nationalités.

La décélération du nombre d’arrivées d’Ukrainiens à Paris fait qu’il y a « chaque soir, des dizaines de lits – minimum 120 – (…) inoccupés », ont relevé plusieurs organisations dans un courrier adressé au préfet de la région Île-de-France Marc Guillaume. Ces associations demandent donc que ces places puissent bénéficier à d’autres.

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« Nous vous demandons a minima la mise à disposition quotidienne de ces places vacantes à des exilés d’autres nationalités, en tant que dispositif de mise à l’abri temporaire d’urgence », ont-elles écrit. Parmi les organisations signataires figurent Médecins du monde, le Secours catholique, Utopia 56 et la bâtonnière du barreau de Paris, Julie Couturier.

 

Des dizaines de lits vides chaque soir

Tous les soirs, « en fonction du nombre d’arrivées de déplacés ukrainiens, le nombre de lits vides pourrait nous être communiqué et, par ce biais, des dizaines de familles pourraient bénéficier de ces places vacantes », proposent les auteurs de la missive. Ils précisent que 50 à 200 personnes “dorment à la rue” chaque soir alors que l’hiver s’installe à Paris. “Elles ont fui la guerre, les persécutions ou l’extrême pauvreté, elles sont originaires d’Afghanistan, de Côte d’Ivoire, du Maghreb et d’ailleurs.”

Depuis l’été, plusieurs associations réclament que d’autres migrants à la rue puissent accéder à ces places. Certaines organisations avaient ainsi manifesté en juillet devant le parc des expositions pour qu’ils puissent profiter des lits disponibles dans le centre réservé aux Ukrainiens, à l’heure où les campements informels resurgissent dans le nord de la capitale.

Au début de la vague d’arrivées de réfugiés venant d’Ukraine, l’Armée du Salut s’était insurgée contre le « deux poids deux mesures » dans l’accueil des déplacés. Tout en saluant l’accueil et la protection mise en place dans le cadre de l’invasion russe, l’organisation regrettait que des mesures similaires ne soient pas en place pour protéger les personnes fuyant massivement d’autres conflits armés.

Rached Cherif