Nouvelle expertise dans l’enquête sur la mort d’Adama Traoré

 Nouvelle expertise dans l’enquête sur la mort d’Adama Traoré

Adama Traoré est décédé, à Beaumont-sur-Oise, lors de son interpellation par les gendarmes en juillet 2016. FRANCOIS GUILLOT / AFP

Les conditions de son interpellation ont joué un rôle dans le décès du jeune homme en 2016. C’est la conclusion d’une nouvelle expertise médicale rendue hier.

 

Son nom est devenu le symbole de toutes les luttes contre les violences policières en France. Selon des médecins belges, Adama Traoré a subi un « coup de chaleur à l’exercice » lors de son interpellation, « on peut penser que M. Traoré se trouvait, au moment de l’application des manœuvres de contention, dans une situation d’hypoxie sérieuse à laquelle la procédure d’immobilisation pour placement de menottes dans le dos a vraisemblablement contribué », écrivent les experts. « Sans cette interpellation, Adama Traoré serait vivant. Donc aujourd’hui, on ne pourra plus affirmer qu’il est mort tout seul », explique maître Yassine Bouzrou, avocat de la famille Traoré.

Dans le sens des parties civiles

En juillet dernier, une nouvelle expertise a été demandée par les juges d’instruction chargés de l’enquête. Elle a été confiée à des médecins belges qui viennent donc de rendre leurs conclusions hier, le 8 février. Jusqu’à présent, les autopsies et les expertises avaient mis en avant des antécédents médicaux, notamment cardiaques et génétiques. De quoi dédouaner les forces de l’ordre. Aujourd’hui, cette expertise va dans le sens des parties civiles.

Maintenu au sol

Adama Traoré est décédé, à Beaumont-sur-Oise, lors de son interpellation par les gendarmes en juillet 2016. Il a été arrêté et maintenu au sol par ces trois représentants des forces de l’ordre. Adama Traoré est mort une heure et demie après son interpellation. La famille a porté plainte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. Deux autopsies ont été réalisées. La cause du décès n’a jamais été clairement établie malgré la mise en évidence d’un « syndrome asphyxique ». Cette nouvelle expertise devrait changer la donne.

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Chloé Juhel