#saytheirnames : dénoncer les « naufrages invisibles » en Méditerranée

 #saytheirnames : dénoncer les « naufrages invisibles » en Méditerranée

Commémoration pour 91 personnes disparues en Méditerranée le 9 février 2020.

#saytheirnames, un hashtag et une commémoration, aujourd’hui à Paris, pour 91 personnes disparues en Méditerranée il y a un an. L’occasion de dénoncer les « naufrages invisibles ».

 

#saytheirnames

Aujourd’hui (9 février), à l’appel de l’ONG Alarm Phone, à Tripoli, Palerme, Paris, Brighton, Berlin, Amsterdam, Zurich ou encore Vienne, l’Europe criera les noms des 91 disparus, il y a un an, dans l’indifférence générale, par la Méditerranée.

Ci-dessous, les témoignages des proches et familles des disparus :

Par un travail de collaboration et de recherche, les familles des disparus ont réunir 62 noms et les photos de certains d’entre eux. Leur donner un nom, un visage, ne pas les invisibiliser.

Après plusieurs courrier à différentes institutions, Alarm Phone avait reçu, fin décembre dernier, une réponse de Frontex : « une photo prise le 9 février 2020 montrant un bateau pneumatique dégonflé à une position proche de celle signalée par les personnes en détresse (…) aucune présence humaine n’est visible sur l’image ».

Disparus

Il y a un an, jour pour jour, Alarm Phone, dispositif d’assistance téléphonique pour les personnes en situation de détresse en Méditerranée, recevait un appel d’une embarcation de 91 personnes en détresse au large des côtes libyennes. Malgré les informations transmises aux autorités responsables, aucune opération de sauvetage n’a été organisée. Très vite, le signal des personnes en détresse n’a plus été détecté. Depuis les familles sont sans nouvelles de leurs proches et ne peuvent faire leur deuil.

« Naufrages invisibles »

Avec cette commémoration, l’ONG veut également dénoncer les « naufrages invisibles » en Méditerranée. Des naufrages non enregistrés dans les chiffres des décès en mer car « aucun survivant ne peut témoigner ». « Nous voulons rendre visibles les victimes du régime frontalier, car chaque vie compte et doit être pleurée (…) Lorsque des personnes meurent pendant leur traversée de la Méditerranée, ce n’est pas accidentel : c’est la conséquence d’un système politique (…) » déplore Alarm Phone.

Entre 16h et 17h30, près du Canal de l’Ourcq à Paris (Stalingrad), 91 petits bateaux en papier seront jetés à l’eau afin de symboliser les victimes des naufrages en Méditerranée.

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Charly Célinain