Pauvreté : les associations s’alarment du manque de financement

 Pauvreté : les associations s’alarment du manque de financement

La France compte environ 150 000 sans domicile fixe

Les associations de lutte contre la pauvreté réitèrent leurs inquiétudes quant à leur situation et celle des populations vulnérables. Elles estiment que leurs préoccupations n’ont pas été entendues par le gouvernement, après plus d’un mois depuis l’alerte des Restos du Cœur.

 

Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui rassemble environ 800 associations de lutte contre la précarité, s’inquiète du climat actuel. « Ça craque de partout », déclare-t-il à l’AFP. Il précise que la crise des Restos du Cœur a mis en lumière l’aggravation de la précarité et l’épuisement des associations qui manquent de moyens. La situation des personnes précaires et la capacité des associations à y faire face sont qualifiées de « très préoccupantes ».

Ces derniers mois, les associations ont tiré la sonnette d’alarme en raison de la forte hausse des demandes d’aide et de l’augmentation de leurs dépenses de fonctionnement. Certaines associations se retrouvent dans le rouge budgétaire. Les Restos du Cœur, qui fournissent 35% de l’aide alimentaire en France, ont ainsi prévenu en septembre qu’ils seraient contraints de restreindre le nombre de bénéficiaires cet hiver.

 

9 millions de pauvres en France

Le gouvernement a révélé le 18 septembre sa nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté, visant à répondre à l’urgence sociale et à corriger les inégalités structurelles. Cependant, les acteurs du terrain jugent que ces mesures sont insuffisantes. Pascal Brice estime que la réponse actuelle ne suffit pas et appelle à deux mesures d’urgence : la revalorisation des minimas sociaux et l’indexation des financements des associations sur l’augmentation des prix.

En tout, une centaine de réunions sont prévues en France pour faire entendre la voix des personnes vulnérables, des travailleurs sociaux et des associations. En France, plus de neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui équivaut à un revenu mensuel de moins de 1 120 euros pour une personne seule, selon les données de 2020 de l’Insee.

Rached Cherif