Un centre contre les esclavages et pour l’égalité à Bordeaux

 Un centre contre les esclavages et pour l’égalité à Bordeaux

Dans les jardins de l’hôtel de ville bordelais, une sculpture de Sandrine Plante rend hommage aux personnes mises en situation d’esclavage et aux souffrances qu’elles ont subies. GEORGES GOBET / AFP

Tout un symbole dans cette ville, haut lieu de la traite négrière. Dans un an, Bordeaux ouvrira un centre de ressources contre les esclavages et pour l’égalité.

L’idée est de « réconcilier l’histoire et la mémoire ». La mairie de Bordeaux et l’association Mémoires et Partages viennent de lancer une mission pour créer ce futur lieu qui portera sur « les esclavages de notre modernité, du XVe siècle à aujourd’hui ». Sa mission sera d’explorer de façon pédagogique « les liens entre mémoire des esclavages et discriminations raciales contemporaines ».

Il sera également ouvert à des évènements artistiques pour « un lieu d’éducation populaire ». Une trentaine de personnes, telles que des associatifs, des politiques ou des membres de la société civile vont imaginer, d’ici un an, « les conditions de réalisation de ce futur centre » dont le lieu d’implantation et les sources de financement ne sont pas encore connus.

Jumelage avec Bristol

D’ici là, la ville de Bordeaux inaugure aujourd’hui, en ce jour de commémoration de l’esclavage, ses « journées de la mémoire » (10-23 mai). Des manifestations « en faveur d’un faire mémoire collectif dans l’espace public » auxquelles la ville de Bristol, qui fut le deuxième port négrier de Grande-Bretagne, est associée.

Bordeaux a entamé son effort de mémoire sur l’esclavage il y a une dizaine d’années. La municipalité va continuer son travail de pédagogie en posant, par exemple, des plaques explicatives à côté des plaques de rue portant les noms de personnes « impliquées dans la traite et l’esclavage ».

508 expéditions négrières

Comme Nantes ou La Rochelle, la capitale girondine a prospéré sur la traite d’esclaves, avec 508 expéditions négrières, mais aussi le négoce lucratif de denrées coloniales produites par les esclaves. De 1672 à 1837, 120 000 à 150 000 esclaves africains ont été déportés vers les Amériques par des armateurs bordelais.

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Chloé Juhel