Victoire de Stéphane Ravacley, le boulanger qui se battait pour son employé guinéen

 Victoire de Stéphane Ravacley, le boulanger qui se battait pour son employé guinéen

Le boulanger français Stéphane Ravacley pose dans sa boulangerie de Besançon, le 6 janvier 2021. Il avait entamé une grève de la faim le 3 janvier 2021, pour garder son apprenti, un jeune Guinéen menacé d’expulsion. SEBASTIEN BOZON / AFP

Stéphane Ravacley, le boulanger qui protestait contre l’expulsion de son apprenti, a cessé sa grève de la faim. Laye Fodé Traoré a obtenu un titre de séjour.

 

Son combat aura touché l’opinion publique. Depuis le 3 janvier, ce patron d’une boulangerie à Besançon avait cessé de s’alimenter. Il venait d’être admis aux urgences pour un malaise. L’administration française a décidé d’accorder un titre de séjour à son employé guinéen, qui pourra donc rester en France. « Laye est régularisé ! Et il reprend le travail mardi ! », s’est exclamé Stéphane Ravacley, après avoir été informé de la bonne nouvelle par la préfecture, « C’est une grande joie, une victoire. Maintenant, on va aussi se battre pour les autres ».

Mobilisation et pétition

Mais il s’agit bien là d’ « un cas particulier ». Comme l’avait dit clairement la ministre du Travail, Elisabeth Borne, lors d’un déplacement dans le Doubs.

En effet, Laye Fodé Traoré avait déposé un recours pour contester l’obligation de quitter le territoire français. Il avait saisi le tribunal administratif de Besançon sur le fond, après un premier refus de la préfecture de la Haute-Saône de lui accorder un titre de séjour à sa majorité. Son recours devant le tribunal administratif devait être examiné le 26 janvier.

La mobilisation de Stéphane Ravacley aura payé. Avec le poids de la médiatisation et la vague de solidarité traduite dans une pétition de plus de 241 000 signatures, le dossier de l’apprenti guinéen avait été transmis à Paris.

Centre de formation

Tout est bien qui finit bien donc pour Laye Fodé Traoré, qui était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Originaire de la Guinée, il était mineur lorsqu’il est arrivé en France, il avait alors été pris en charge par le centre éducatif et professionnel Les Chennevières, il avait ensuite suivi une formation au centre de formation des apprentis Hilaire de Chardonnet, à Besançon. Puis il avait été embauché par le boulanger. Ce dernier s’est d’ailleurs engagé à l’accompagner dans sa formation, et ce jusqu’au bac professionnel.

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Chloé Juhel