Afghanistan : après le retrait américain, les ONG réclament de l’aide

 Afghanistan : après le retrait américain, les ONG réclament de l’aide

Des enfants afghans, qui comptent parmi les plus grandes victimes du retrait des Américains, aux environs de l’aéroport international Hamid Karzai de Kaboul, en Afghanistan, le 22 août 2021. AYKUT KARADAG / AGENCE ANADOLU / AFP

Avec le retrait américain et la prise de pouvoir de Talibans, les ONG présentes en Afghanistan craignent d’avoir des difficultés à aider la population et appellent à l’aide internationale.

 

Retrait américain

Dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 août, l’armée américaine s’est totalement retirée d’Afghanistan après 20 ans de guerre, laissant le pays aux mains des Talibans. Depuis le 14 août, les Etats-Unis et leurs alliés ont pu évacuer plus de 123 000 civils de l’aéroport international Hami-Karzai (Kaboul).

Pour les ONG membres d’Alliance Urgences, présentes en Afghanistan depuis plusieurs décennies, craignent que le retrait des Américains rende plus compliqué l’aide aux personnes les plus démunies. Et ce, d’autant plus que la situation était déjà critique : « Avant cette nouvelle crise, 18 millions de personnes avaient déjà besoin d’une aide d’urgence pour survivre ».

Malnutrition

Un tiers des Afghans se trouverait « au bord de la famine » selon le Programme Alimentaire Mondial. « La population subit des conditions de conflit depuis plus de 40 ans. A cela s’ajoute les effets du changement climatique et les impacts du COVID-19. Si la communauté internationale lui tourne le dos aujourd’hui, les conséquences humanitaires seront désastreuses » prévient Philippe Hamel, directeur régional des opérations en Asie pour Action contre la Faim (ACF). L’ONG précise,  qu’en Afghanistan, un enfant de moins de cinq ans sur deux souffre de malnutrition aiguë et a besoin d’un traitement d’urgence.

Aide internationale

« Cette année, la communauté internationale n’avait mobilisé que 38 % des financements humanitaires demandés par l’ONU et les ONG afin d’apporter l’aide vitale nécessaire aux populations afghanes » indique les ONG d’Alliance Urgences.

Marianne O’Grady, directrice de CARE en Afghanistan, rappelle l’urgence d’aider les ONG à aider la population et rappelle que les conditions risquent de rapidement se dégrader : « nous n’abandonnerons pas les communautés vulnérables d’Afghanistan. Nous devons également nous tenir aux côtés de nos équipes afghanes et de nos partenaires locaux qui continuent d’agir dans un contexte incroyablement difficile ».

 

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Charly Célinain