Calais. De possibles suites judiciaires pour un cas de violences policières

 Calais. De possibles suites judiciaires pour un cas de violences policières

Des policiers français (en bas C) contrôlent un camion aux abords d’une station-service, près de l’ancien camp de migrants “la jungle de Calais”. FRANCOIS LO PRESTI / AFP

A Calais, un cap a été franchi avec un cas de violences policières sur de jeunes migrants. Les associations espèrent faire la lumière sur cette affaire.

 

Retrouvés en sang dans une ruelle de Calais, deux jeunes migrants âgés de 18 ans ont affirmé avoir été roués de coups par les forces de l’ordre. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 22 au 23 août à Calais. 

Vite alertées, les équipes de Human Rights Observers (HRO) ont pu recueillir le témoignage des deux victimes. Après en avoir pris connaissance, HRO a décidé de saisir le procureur de Boulogne-sur-Mer. En attendant de connaître la version des membres des forces de l’ordre qui ont été les auteurs de ces violences, les victimes ont partagé un récit glaçant.

Violences

Selon le récit des deux jeunes victimes, c’est alors qu’ils se trouvaient sur le parking d’une station-service, espérant se glisser dans un camion pour traverser la Manche, qu’un camion de CRS serait arrivé. Après avoir commencé à porter des coups aux jeunes, les CRS les auraient attirés dans une ruelle pour les rosser, alors qu’ils étaient au sol, à l’abri des caméras. 

Avertis, c’est là que les pompiers les ont trouvés et ont emmené l’un d’eux à l’hôpital. « À la demande de HRO, le Défenseur des droits a confirmé avoir fait le nécessaire pour la conservation des enregistrements des caméras de surveillance de la station-service où les violences ont commencé. » précise l’association.

Rapport

En octobre dernier, un rapport de l’ONG Human Rights Watch pointait déjà du doigt la politique mise en œuvre dans la région de Calais. Harcèlement policier quasi quotidien, expulsions massives et répétées, aide humanitaire contrariée, un constat accablant. 

Entre janvier 2020 et juin 2021, les expulsions de « routine » visaient la plupart des campements de Calais quasiment un jour sur deux. Les tentes, sacs de couchage, bâches sont confisqués, les personnes migrantes se retrouvant dans le dénuement le plus total. Des actes qui s’apparentaient déjà à de la violence psychologique. Aujourd’hui, si les faits sont avérés, il s’agira d’un cas flagrant de violences policières.

 

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Charly Célinain