Espoirs d’aujourd’hui, stars de demain

 Espoirs d’aujourd’hui, stars de demain

crédit photos :Collection Christophel/Rectangle Productions /Wild bunch/Pandora Filmproduktion – Collection Christophe/Liaison cinématographique Cinema/AFP – Charly Triballeau/AFP Presse – Collection Christophel/Blue monday productions/AFP – Chapter 2/Moonshaker II/Pathe/France 2 Cinema/CN6 productions/ Photo David Koskas/AFP – Yohan Bonnet/AFP


Camélia Jordana a reçu le César du meilleur espoir féminin 2018 pour son rôle dans le Brio d'Yvan Attal. Comme elle, certains comédiens et comédiennes font aussi office de futurs talents du cinéma hexagonal. La relève est là. Portraits. 


Camélia Jordana, la reconvertie


Révélée par l’émission Nouvelle Star, en 2009, à l’âge de 16 ans, cette Toulonnaise, petite-fille d’immigrés algériens a basculé vers le cinéma. En 2015, elle multiplie les petits rôles (Je suis à vous tout de suite, de Baya Kasmi, ainsi que Nous trois ou rien, de Kheiron). En 2017, elle décroche le premier rôle féminin dans Le Brio, d’Yvan Attal pour lequel elle reçoit le César du meilleur espoir féminin 2018.


 


RABAH NAÏT OUFELLA ENFIN RÉVÉLÉ



A 26 ans, cet enfant de Belleville a déjà dix-sept années de carrière cinématographique derrière lui ! Sa première apparition marquante ? Entre les murs, de Laurent Cantet, en 2009, grâce auquel il est nominé meilleur espoir aux prix Lumières de la presse étrangère. Il n’a alors que 14 ans, et ne s’autorise pas à croire qu’une carrière dans le septième art est à sa portée. Depuis, il a inscrit son nom au générique d’une dizaine de films, dont Rengaine (2012), de Rachid Djaïdani ; Bande de filles (2014), de Céline Sciamma ; Nocturama, de Bertrand Bonello (2016) – qui lui vaut un Swann d’Or au Festival du film de Cabourg –, et Patients (2017), de Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Cet ancien rappeur est nommé aux César 2018 dans la catégorie révélations pour son interprétation d’un étudiant vétérinaire dans Grave, de Julia Ducournau.


 


LINA KHOUDRI LA BATTANTE



A Aubervilliers, dans le salon de sa mère, trône un Lion de la Mostra de Venise. Pour sa prestation dans Les Bienheureux (2017), de Sofia Djama, la comédienne de 25 ans a reçu le prix de la meilleure interprétation. On rêve de voir d’autres trophées rejoindre celui-ci, ne serait-ce que pour l’écouter discourir. Extrait de ses remerciements vénitiens : “Si ce prix m’est remis, il doit être un espoir pour toutes les jeunes comédiennes, qui, peu importe d’où elles viennent, y croient. Parce que même si nous n’étions pas destinées à faire du cinéma, même si la beauté nous a été refusée, nous y croyons. Même si on nous a dit ce n’est pas pour toi, nous sommes là. Nous voulons que nos voix comptent, que nos corps existent.” Quand elle ne tourne pas, Lina Khoudri monte sur les planches. Et elle ne manque pas d’audace, n’hésitant pas à incarner Ophélie (Hamlet) dans un kebab ! Son rêve ? “Etre dirigée par les nouveaux Cassavetes et autres Pialat, des réalisateurs qui mettent l’acteur au centre.”


 


SOUFIANE GUERRAB LE BEAU GOSSE



C’est sur le petit écran, dans Les Beaux Mecs (2011), une série diffusée sur France 2, qu’il se fait remarquer. Il s’essayera ensuite à la réalisation avec un court-métrage tourné à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), dans le quartier où il a grandi. En 2015, il fait des apparitions dans La Loi du marché, de Stéphane Brizé ; D’une pierre deux coups, de Fejria Deliba ; Nous trois ou rien, de Kheiron ; et Dheepan, de Jacques Audiard. Premier rôle marquant au cinéma ? Patients, de Grand Corps Malade et Medhi Idir. Il y incarne Farid, un jeune homme en fauteuil roulant depuis ses 4 ans, cherchant à tromper l’ennui dans un centre de rééducation. Une belle prestation. Gageons qu’il y en aura d’autres…


 


LINA EL ARABI LA TOUCHE À TOUT



On l’a repérée en 2014, dans Ne m’abandonne pas, un téléfilm de Xavier Durringer sur la radicalisation d’une adolescente. Elle a ensuite enchaîné les séries, les films et les pièces. Livrant une prestation éblouissante dans Mon ange, du dramaturge Henry Naylor. Lauréate du Valois de la meilleure actrice au Festival du film francophone d’Angoulême pour son (premier) rôle dans Noces (2016), de Stephan Streker, elle est pressentie pour le César du meilleur espoir féminin pour ce film. La comédienne de 21 ans, par ailleurs violoniste et danseuse, est diplômée de l’Institut européen de journalisme. Côté musique, elle a participé à un album de Julie Zenatti.


 


TEWFIK JALLAB DES RÔLES EN SÉRIE



Ce trentenaire, originaire d’Argenteuil, a décroché son premier rôle à l’âge de 10 ans dans Killer Kid, un film de Gilles de Maistre, primé à Cannes en 1994. Depuis, il alterne les apparitions sur grand et petit écran. Soit 19 rôles en vingt-trois ans de carrière. En 2017, on a pu l’apprécier en vendangeur rebelle dans Ce qui nous lie, de Cédric Klapisch, et dans Lola Pater, de Nadir Moknèche, où il donne la réplique à Fanny Ardant. Dans ce film, il est à la recherche de son “père” qui n’est autre que la cultissime actrice… On le verra prochainement dans Paradise Beach, un thriller de Xavier Durringer tourné en Thaïlande.


 


KHALED ALOUACH COMÉDIEN, SINON RIEN



C’est un “rêve de gosse” pour ce Parisien au physique de jeune premier. Dans De toutes mes forces, de Chad Chenouga, il crève l’écran. Pas de hasard si son interprétation a séduit le jury de sélection des prix Lumières (catégorie révélation masculine) et des César (meilleur espoir masculin). Il a par ailleurs déjà été auréolé du prix de la meilleure interprétation masculine au Festival 2 Valenciennes. Un début prometteur pour ce jeune homme arrivé au théâtre via le lycée dans le but de combler quelques points de retard et de décrocher son bac. C’est au cours de cet atelier qu’il entend parler du casting de De toutes mes forces. Finalement, il ne passera pas son examen et souhaite désormais se consacrer totalement au cinéma. On le verra donc, en 2018, dans Un couteau dans le cœur, de Yann Gonzalez, aux côtés de Vanessa Paradis.


MAGAZINE FEVRIER 2018


 

Fadwa Miadi